Lessons of desire – Avis +

Résumé de l’éditeur

Handsome, suave, and carnal as the devil, Lord Elliot Rothwell awaits readers in Lessons of Desire, bestselling author Madeline Hunter’s latest book in the Rothwell series and her most provocative novel to date. A man used to getting what he wants, Elliot is every woman’s most secret fantasy in the living flesh.

He first appears beneath her prison window as her savior—a sinfully attractive man whose charm and connections have ensured her release from an unjust arrest. But author and publisher Phaedra Blair quickly learns that the price of her “freedom” is to be virtually bound to her irresistible rescuer. For Elliot Rothman didn’t come solely on a mission of goodwill. He came to extract a promise that Phaedra won’t publish a slanderous manuscript that could destroy his family’s name, and he’s not above bribery, threats, or bedding her to get his way. And with each erotic encounter raising the stakes between them, Elliot discovers he’s ever more reluctant to lose this sensual game…or the one woman who’s every bit his match.

Avis de Callixta

Madeline Hunter publie rarement mais nous a gratifié cette année de plusieurs sorties dont le très attendu deuxième tome de sa série sur les frères Rothwell. En effet, l’aperçu que nous avions pu avoir de celle qui est l’héroïne de ce roman intriguait. Phaedra Blair est une femme non-conformiste. Son prénom est rare mais son mode de vie l’est plus encore. Dans les années 1820 lorsque se déroule le roman, une femme n’a aucun droit en Angleterre comme en France d’ailleurs. Eternelle soumise, elle appartient à son père avant de devenir la propriété de son mari. Rien de tel pour Phaedra. Elle vit seule, sans aucun homme mais aussi sans domestique. Cela l’oblige d’ailleurs à porter ses cheveux dénoués et des vêtements simples et pas de corset. Les coiffures élaborés et l’habillage compliqué est impossible sans femme de chambre ! Phaedra doit ce style de vie à sa mère. Artemise Blair a été en son temps une intellectuelle spécialiste de l’art antique, féministe adepte de l’amour libre. Elle n’a jamais épousé le père de Phaedra et élevé sa fille dans la liberté totale, l’installant à seize ans, par exemple, dans sa propre demeure.

Phaedra est liée de plusieurs façons aux frères Rothwell : elle est l’amie d’Alexia, héroïne du roman précédent qui a épousé Hayden et, par pur hasard, elle détient des informations sur la vie conjugale compliquée des parents des trois frères. En effet, son père lui a laissé ses mémoires, fort compromettantes pour beaucoup, et elle a été chargée, par le vieil homme mourant, de les publier.

C’est Elliot, le plus jeune des frères qui est envoyé en sa qualité d’historien auprès de la jeune femme pour tenter de lui faire retirer les passages les plus compromettants. Il la suit jusqu’en Italie où Phaedra est partie enquêtée sur les propos de son père mais aussi sur un mystérieux bijou romain, offert par le dernier amant d’Artemise qui a brisé son cœur pourtant très indépendant.

Le roman est complexe et très intelligent. C’est ce qui frappe le plus dans l’œuvre de Madeline Hunter : les intrigues sont ciselées, pesées, complexes, très documentées. Historienne de l’art, Madeline Hunter connaît visiblement très bien la baie de Naples et ses richesses antiques. Elle nous entraîne dans un voyage passionnant qui est à la fois un élément de l’intrigue mais aussi une mine d’informations. La complexité permet d’avoir plusieurs niveaux de lecture.

Ainsi, il y a le mystère de l’amant inconnu qui a brisé Artemise, sans doute amoureuse pour la première fois de sa vie, mais il y a également une sombre histoire de trafic d’antiquités et la douloureuse relation des parents des frères Rothwell qui se sont entredéchirés jusqu’à ce que, peut-être, un meurtre soit commis. Il y a surtout la très belle relation qui se noue entre Phaedra et Elliot, un homme de son temps, intellectuel brillant, sûr de lui et viril, désarmé par l’indépendance forcené de Phaedra. Celle-ci constitue une héroïne fascinante qui en apprend beaucoup sur la dure lutte des femmes pour exister dans un monde qui ne le permettait pas. A quel prix vit-elle sa liberté ? Porte t-elle des robes sombres et sans grâce par simplicité, pauvreté ou rejet de sa féminité ? Sa liberté ne confine t-elle pas à la solitude lorsqu’elle se replie seule dans sa petite maison ? Ses idées sont-elles les siennes ou un hommage à sa mère trop tôt disparue ?

Toutes ces questions sont posées avec subtilité et intelligence. Il n’est jamais facile de montrer une femme différente dans une période historique. On risque l’anachronisme ou le ridicule. Ici, Madeline Hunter nous montre une sorte de George Sand, une femme différente et pas toujours comprise qui assume totalement son originalité. Le problème de Phaedra est qu’elle a du mal à trouver une place pour une histoire d’amour. Madeline Hunter démontre brillamment à quel point l’arrivée d’Elliot est un changement ; Phaedra ne sait même pas quel nom lui donner : ami ? amant ? amoureux ? Evidemment, le symbole abhorré par la jeune femme est le mariage. Pourtant, elle va être confrontée au problème.

Le livre est une réussite totale puisqu’il apporte à la fois des éléments de réflexion, de la profondeur, de l’émotion et même un peu d’aventure et d’humour. Madeline Hunter a un style lent et réfléchi qui convient très bien au type d’histoire qu’elle conte. Elle tient son histoire jusqu’au bout résolvant une partie des mystères, montrant comment l’amour entre Eliott et Phaedra peut exister sans compromission mais avec des compromis. C’était vraiment une gageure. Il aurait été vraiment facile de résoudre tous les problèmes par une pirouette dont les auteurs de romance ont le secret. Rien de tout cela ici.

Le tome suivant s’intéressera à la cousine d’Alexia, ruinée lors du premier roman et le quatrième reviendra sur le très mystérieux frère aîné, Christian qui semble un personnage fascinant. N’hésitez pas à lire ce très beau roman, grave et intelligent qui vous fera sans doute changer d’avis sur la romance historique.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 416
Editeur : Bantam
Langue : anglais
Sortie : septembre 2007
Prix : 4,53 €