Crime et couches-culottes – Avis –

Présentation de l’éditeur

Un mari avocat, une petite fille adorable, des jumeaux malicieux et une belle maison dans le Connecticut : en apparence, Kate Klein est une femme comblée. En réalité, son mari est submergé de travail, elle passe son temps à courir après ses enfants et s’ennuie ferme dans une petite ville où il ne se passe jamais rien. Jamais rien ?

Invitée chez sa voisine, Kate la découvre morte, un couteau planté dans le dos. Elle décide de mener l’enquête. Facile à dire, car dans le quartier les langues ne se délient pas facilement. Sans compter qu’un vrai détective n’est pas censé jongler avec les horaires des crèches, des cours de musique et des sorties au square… Entre deux tournées de lessive, Kate réussira-t-elle à démasquer l’assassin ?

Avis de Marnie

Il faut remercier Pocket… la quatrième de couverture est une vraie réussite, même si par contre le titre choisi en français peut être considéré comme le plus raté de l’année (le titre anglais est nettement plus évocateur dans la noirceur : Goodnight nobody), le résumé de l’éditeur, donne envie de lire ce polar… sauf que le ressenti que nous pouvons éprouver à la lecture de l’histoire n’a plus rien à voir avec la comédie que l’on nous promettait !

En effet, essayez de lire ce que l’on vous vend comme une comédie policière, façon Desesperate wives ou celle qui joue Lynette enquête dans son entourage, après avoir trouvé sa voisine assassinée, ce qui pimente quelque peu son univers. Malheureusement, ce n’est pas ça l’histoire, ou plutôt c’est loin d’être seulement ça. A mesure que notre héroïne avance dans son enquête, son propre passé nous est raconté et se dessine peu à peu une femme qui sent qu’elle a profondément déçu ses parents musiciens et notamment sa mère célèbre artiste lyrique en ne montrant pas les mêmes prédispositions qu’eux… puis va se décevoir elle-même lorsque future journaliste, son travail ne décollera jamais des recherches sur la vie privée d’artistes pour un magasine à sensations. A la suite d’une histoire d’amour ratée, elle se laissera entraîner dans un mariage qu’elle ne souhaitait pas vraiment, et en cinq ans deviendra mère de trois enfants, rôle qui ne lui convient pas non plus… Qu’y a-t-il de plus à dire que tout cela est déprimant au possible !

Enterrée vivante dans cette lointaine banlieue très chic de New York, très loin par son éducation et ses aspirations de ses voisines ultra chics et compétentes, la jeune femme va alors se mettre à résoudre cette énigme voulant enfin réussir pour une fois quelque chose dans sa vie… aidée par sa meilleure amie de jeunesse Janie, une célibataire riche et excentrique meilleure journaliste que Kate ne le sera jamais. C’est en fait le seul personnage éminemment sympathique de cette histoire. Ni le mari qui arrive au milieu du roman pour deux pages ou franchement nous nous demandons pourquoi l’héroïne a souhaité en faire le père de ses enfants, ni l’ex-petit ami qui soudain on ne sait pas pourquoi la trouve à son goût ne provoquent chez le lecteur la plus petite étincelle d’envie et d’empathie.

Une ou deux scènes se veulent comiques, mais qui se révèlent tellement grinçantes qu’elles en sont pathétiques, que nous n’attendons qu’une chose voir arriver une fin plus que prévisible… mais ni morale, ni amorale, cette quête donnera seulement à la jeune femme la force de changer de vie sans savoir ce qui lui convient. Triste !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 441
Editeur : Pocket
Sortie : 6 mai 2008
Prix : 6,80 €