Yvonne Le Tac, une femme dans le siècle – Avis +

Résumé de l’éditeur

Préface de Geneviève de Gaulle Anthonioz

Cet ouvrage est la vie et le combat d’Yvonne Le Tac : de son enfance à son métier d’institutrice et de son choix dans le camp de la Résistance en Bretagne, à sa déportation à Ravensbrück. Doyenne des déportées revenues, une rue et un collège portent son nom, dans le Paris qu’elle habita.

Avis de Kyle Histo

« On ne meurt que quand on a décidé de mourir » dit Yvonne, de retour d‘Auschwitz, à son fils aîné Roger, venu l’accueillir sur le port de Marseille. Elle a 63 ans mais chacune de ses années résonne dans le siècle. Son existence en incarne la destinée, dans ses grandes étapes comme dans ses moindres coïncidences, celles qui nous font croire aux anges gardiens, celles qui nous font croire que l’histoire est écrite à l‘avance.

24 décembre 1944, Yvonne, « matricule 77793 », se casse miraculeusement le bras et échappe aux marches de la mort, 24 décembre 1957 Yvonne décède. « On ne meurt que quand on a décidé de mourir ». Et la malédiction des mois de février, celle du suicide de sa mère en 1917, puis plus tard en 1943, celle de son arrestation à Saint Pabu (Finistère) et celle de ses deux fils à quelques jours d’intervalle à Paris et à Rennes. Sans oublier celle de son départ de Ravensbrück, le 3 février 1944, un « transport noir «  pour Auschwitz.

Toute une famille entrée en Résistance, toute une famille arrêtée puis déportée. Et aucun disparu.

Qui aurait pu imaginer que la maison de Saint Pabu, à vingt kilomètres au nord de Brest, la maison familiale d’un couple d’instituteurs parisiens, deviendrait un haut lieu de la Résistance bretonne ? En août 1939, Yvonne, l’institutrice de Montmartre, devenue directrice d’école, rue Antoinette dans le XVIIIe arrondissement, venait de prendre sa retraite et y passait les grandes vacances comme chaque année. Et avant ? Quelle avait été la vie d’Yvonne ?

Cette biographie retrace son parcours romanesque et héroïque. Celui d’une jeune orpheline, née avec les lois Ferry, sauvée par l’école de la République et devenue une éducatrice intransigeante mais dévouée à ses élèves. Celui d’une femme aimante et d’une mère de famille volontaire et infatigable. Celui d’une militante laïque exemplaire qui connut tous les grands combats de notre première moitié de vingtième siècle. Dans un style simple et profond, Monique, la petite fille, nous rédige une belle page d’histoire où se ravive la figure attachante de sa grand mère.

« Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi » écrivait Yvonne en mai 1944 dans une de ses lettres d’Auschwitz. Presque une banale carte postale de Mamy. Sa force morale est un exemple à méditer. Depuis 1958, la rue Antoinette, située au pied du Sacré-Cœur, est rebaptisée rue Yvonne Le Tac.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 152
Editeur : Tirésias
Sortie : octobre 2000
Prix : 16 €