– Les cadavres des Mongols s’entasseront autour de nous, formant des piles si hautes que les femmes sur les remparts devront lever les yeux pour les voir !
Les hordes de Gengis Khan sont sur le point de déferler sur le petit royaume de Jadahur. La population s’est amollie du fait d’une trop longue période de paix. C’est alors que surgit un étranger Godric de Villehard prêt à s’opposer par les armes à toute l’armée mongole. Ses motivations sont simples : pour l’honneur de la princesse Yulita (Godric est Français) et pour pouvoir dépecer à lui tout seul toute une armée (Godric est également Normand donc descendant des Vikings).
Robert E. Howard, le créateur de Conan, se livrait également à l’écriture de nouvelles historiques où le fracas épique des armes s’ajoutait à la présence de personnages historiques qui servaient efficacement l’armature du récit. Ici hormis Gengis Khan en personne on trouve trois de ses chefs de guerre historiques Subotai, Chepe Noyon et Kassar. Détail intéressant Robert E. Howard donne à Subotai des caractères physiques européens (yeux bleus et cheveux roux) qui indiquent que certains de ses ancêtres n’est pas d’origine mongole. Or ce thème du compagnon d’armes de Gengis Khan pourvu de traits exotiques sera repris par d’autres auteurs.
On trouve également mention du Prêtre Jean. Cette légende est apparue au XIIe siècle où il fut mention d’un souverain chrétien dont le royaume se situerait derrière les territoires musulmans. En plein contexte des croisades l’hypothèse de prendre à revers les ennemis de la chrétienté était une perspective intéressante, d’où la recherche d’un contact avec cet allié possible [[aujourd’hui on estime soit que la lettre attribuée au Prêtre Jean était un faux, soit que ce royaume chrérien était en fait celui du négus d’Ethiopie]]. Rien d’étonnant à ce que l’on charge le farouche Godric de Villehard de traverser les Califats et les royaumes turcs à la pointe de son épée pour une ambassade (Godric n’est pas vraiment un diplomate mais il fallait envoyer quelqu’un capable de renverser tous les obstacles sur son passage).
Or après avoir perdu tous ses hommes Godric, apprend de la princesse Yulita qu’il existe bien au-delà des montagnes un roi chrétien un dénommé Wang Khan dont les sujets sont des Kérits chrétiens [[un terme à rapprocher de karaïte utilisé par Taylor Caldwell dans La Terre appartient au seigneur (Gengis Khan l’indomtable)]] dont les habitations sont des huttes de boue séchée et des tentes en peau de bique. Point de richesse ni d’allié puissant, il reste à Godric la possibilité le livrer bataille.
Fiche Technique
Auteur : Robert E. Howard
Traduction : François Truchaud
Edition : Néo 123
Sortie : novembre 1984
Inédit, grand format, 192 pages
Titre original : Red Blades of Black Cathay