La cavalière de cristal – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Quand elle a les idées noires ou quand elle se sent seule, Callista se réfugie au Trou du Diable, près de grands blocs cristallins qui la font rêver. Bien des fois, elle a cru deviner au-delà de la roche un monde mystérieux, peuplé de chevaux ailés et de cavaliers armés de lourdes épées de feu. Un monde où elle aurait toute sa place, où elle serait aimée pour ce qu’elle est, un monde où Quelqu’un l’attendrait…

D’habitude, sa vision se dissipe rapidement, laissant place au reflet de sa propre silhouette. Mais voilà qu’aujourd’hui, les images floues qu’elle croyait avoir inventées s’animent. Perdant l’équilibre, Callista bascule dans le vide et traverse la paroi de cristal… pour rejoindre l’univers magique de Lladrana, où l’attend une mission qu’elle seule peut accomplir…

Avis de Domino

Cette série a pour cadre un monde imaginaire, Amée, qui fait l’objet d’attaques incessantes de la part de créatures venues des Ténèbres, des monstres qui déferlent sur le pays et que les habitants ont de plus en plus de mal à combattre. La solution trouvée pour lutter contre ces monstres est de faire appel à des terriennes qui sont Appelées (d’où le titre de la série The Summoning) pour remplir une mission bien précise. C’est ainsi que dans le premier tome La prophétie de Lladrana nous avons fait connaissance avec Alexa, une combattante venue aider les Maréchaux et les Chevaliers, l’élite du pays. Dans le second tome, L’Appel de la lune, nous avons découvert Marian qui était « destinée » aux Sorciers. Dans ce troisième opus, c’est avec Callista que nous faisons connaissance et sa mission est de tisser des liens puissants entre les volarans (des chevaux ailés) et l’élite combattante.

Chacune des héroïnes, outre sa mission, doit trouver sa place dans la société de Lladrana et dans le couple qu’elle est amenée à former. Si Alexa et Marian ont connu des difficultés avec leur compagnon avant de concrétiser leur lien, Callista, elle a à gérer les difficultés de la vie au quotidien et surtout les tensions qui peuvent naître quand des désirs contradictoires se font jour.

Au contraire des deux héroïnes qui l’ont précédée, elle va se plier de bonne grâce aux rituels et aux obligations liées à son statut. Elle cherche désespérément à être aimée et c’est ce qui va la guider. C’est cette quête acharnée qui la rend aussi poignante. Les problèmes vont poindre lorsqu’il faudra faire fonctionner le couple qu’elle forme avec Marrec et que des désirs antinomiques vont apparaître. Prise en étau entre sa loyauté envers sa mission sur Amée et celle qu‘elle doit à son époux, Callista est écartelée. Si l’entente physique est parfaite avec son compagnon, des désaccords profonds sur leurs priorités vont amener le couple au bord de la rupture. Et comme dans le même temps, la présence maléfique se renforce autour d’eux sans qu’on puisse l’identifier, il flotte sur le roman une atmosphère étrange assez pesante à l’image des périls qu’ils doivent affronter.

Autant malgré les combats qu’Alexa et Marian devaient livrer, l’auteur avait réussi à ménager des plages de sourires et de détente autant dans La cavalière de cristal au fur et à mesure qu’avance l’intrigue l’ambiance se fait de plus en plus accablante et le désespoir de plus en plus pesant. L’histoire devient plus sombre, tragique et en écho à la difficulté de vaincre les monstres, à la terreur de ne pouvoir triompher du Mal vient s’ajouter la douleur de voir le lien avec l’être aimé se déliter au fil des incompréhensions.

L’histoire est bouleversante et cependant l’émotion qui n’est pas toujours au rendez-vous renforce l’impression de malaise qui semble être la marque de ce roman. Car, lorsque le lecteur le referme, une sentiment se fait jour : la trahison de l’auteur. C’est la maxime italienne Traddutore, traditore ! (traducteur = traître) qui vient spontanément à l’esprit !

En effet, telle est la réaction première à la lecture de ce troisième opus. Autant les deux premiers avaient enchanté le lecteur en faisant flotter un parfum de poésie autant le troisième laisse un arrière-goût de déception. Le style est plat sans éclat ni couleurs ni même de magie. Et le problème ne vient pas de l’histoire, passionnante de bout en bout mais bien plutôt du sentiment diffus que la traduction n’était pas à la hauteur du texte original. Faute de connaître cette version, il est peut-être excessif de vouloir faire porter le poids de la déception sur l’adaptateur, mais des maladresses énormes, du style « très excellent », des choix de mots malheureux en distorsion totale avec le caractère des personnages rencontrés précédemment font planer le doute. La fin également étant particulièrement rapide pour ne pas dire elliptique vient renforcer ce sentiment désagréable de désappointement. Là aussi difficile de savoir qui en est responsable, de l’auteur ayant expédié pour ne pas dire bâclé son épilogue ou l’éditeur ayant peut-être élagué le texte en pratiquant des coupes sombres. Toujours est-il que l’impression dominante à la conclusion est : « Tout ça pour ça ? »

Cependant, pas question de faire l’impasse sur ce livre car il est étroitement lié aux deux premiers, il s’avèrera nécessaire à la compréhension du quatrième. Il ne reste plus à espérer simplement que la magie et la poésie seront présent pour le prochain volume (The Keepers of Flame sorti en janvier 2008 aux Etats-Unis). Croisons les doigts bien fort…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 537
Editeur : Harlequin
Collection : Luna
Sortie : 5 décembre 2007
Prix : 7,50 €