L’évangile selon Satan – Avis –

Présentation de l’éditeur

Dans sa carrière de profileuse au FBI, Marie Parks a vu beaucoup de tueurs en série, mais rarement d’aussi cruels et méthodiques que Caleb le Voyageur. Comme si, venu du fond des âges, il avait été envoyé en mission par Satan lui-même… Ou du moins par ses adorateurs, rassemblés dans une organisation qui semble prête à tout pour retrouver un livre perdu depuis des siècles.

Un livre maudit dont le contenu pourrait renverser l’Église catholique et inaugurer un âge de ténèbres. Aidée d’un exorciste du Vatican et armée de ses propres dons de médium, Marie Parks est alors la seule à pouvoir contrecarrer les noirs desseins des serviteurs du Très-Bas. D’elle dépend désormais l’issue de cette bataille décisive entre le Bien et le Mal…

Avis de Marnie

Voici un roman que l’on nous présente «pour nous faire trembler et nous tenir en haleine». 660 pages… Cela promet d’être riche, en détails et en rebondissements. J’oubliais : il «n’a décidément rien à envier aux maîtres anglo-saxons». En plus, nous avons une profileuse de choc médium du FBI et le grand thème du thriller actuel à la mode : le suspense “ésothérique”… Pourquoi pas, même si l’on grimace quelque peu à l’idée de lire encore un polar qui surfe sur la vague du Da Vinci Code.

Si l’histoire est intéressante : les disciples de Satan qui auraient écrit un évangile qu’ils ne possèdent plus, protégé par les forces du bien, mais qu’ils cherchent à récupérer tout en essayant d’infiltrer le Vatican… malheureusement, il aurait fallu que le sujet soit maîtrisé, que le rythme soit nerveux, et surtout que l’enchaînement des rebondissements et péripéties nous soit présenté dans une montée de la tension et de la peur…

Que dire d’une héroïne si peu décrite, à laquelle l’auteur ne nous permet jamais de nous attacher, l’appelant lui-même par son nom de famille, Parks comme pour lui ôter féminité et sensibilité. On passe du couvent des Augustines de Bolzano en Italie en 1349, année de la grande peste noire, aux forêts du Maine, de nos jours, tout en faisant un crochet par l’enfer vert du Rio Negro, en revenant au Vatican, tout en s’attardant à Boston, avec une visite dans le Colorado… Bon, justement, on se perd dans les allées et venues, d’une époque à une autre, Patrick Graham s’acharnant à donner de la véracité à son histoire.

Si l’auteur a sciemment souhaité insuffler une atmosphère à la Stephen King, autant l’assumer et ne pas tenter de mêler des interprétations d’évènements vrais ou une réalité aux déambulations au cours des siècles à ce fameux livre satanique… Cela fait surgir peu à peu une atmosphère malsaine, une sorte d’interprétation qui flirte avec les évènements qui se sont réellement passés et la réalité. Il y a 200 pages de trop… les détails encombrent notre esprit. Au lieu de nous emporter dans un rythme haletant, nous nous ennuyons… et beaucoup !

Lorsque les rebondissements surviennent enfin dans une atmosphère glauque et gore… c’est aussitôt cassé par une longue dissertation sur des explications oiseuses (interprétation du titulus INRI soit Jésus de Nazareth Roi des Juifs mais également l’acronyme de Janus de Nazareth Roi des Enfers) qui ne mènent à rien et n’ajoutent qu’un temps mort à l’action ! Qu’est-ce qui anime vraiment l’héroïne ? L’exorciste, second héros ? Dommage, en fait ce que ressentent ses personnages, l’auteur s’en moque. Bien évidemment, on comprend où Patrick Graham souhaite nous amener… est-ce que la foi s’écroulerait si on dénonçait certains textes des Evangiles ou même si l’on ajoutait d’autres interprétations qui remettent les pensées de l’Eglise en cause ? En fait, la foi repose-t-elle seulement sur ce qui a été écrit ?

Et bien, si l’idée est intéressante, elle aurait pu être autrement et surtout moins pesamment énoncée. On arrive à passer des pages, et l’évolution des personnages (ah ces gentils qui deviennent méchants…) nous laissent quelque peu indifférents. Alors franchement, on est loin du thriller à l’américaine dont on nous parlait en quatrième de couverture. De digressions en allées et venues incessantes, on ne fait que perdre le fil… Dommage !

Biographie de l’auteur

Consultant international dans l’intelligence économique, Patrick Graham est passionné par l’histoire des religions. Il vit entre Paris, Rome et New York. Son thriller, L’Evangile selon Satan, a reçu en 2007 le prix des Maisons de la Presse.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 659
Editeur : Pocket
Collection : Pocket thriller
Sortie : 9 janvier 2008
Prix : 8 €