Une vie – Avis +

Présentation de l’éditeur

Simone Veil accepte de se raconter à la première personne. Personnage au destin exceptionnel, elle est la femme politique dont la légitimité est la moins contestée en France et à l’étranger ; son autobiographie est attendue depuis longtemps. Elle s’y montre telle qu’elle est : libre, véhémente, sereine.

Avis d’Enora

Dans Une vie, titre emprunté à Maupassant, Simone Veil nous confie avec la pudeur et la franchise qui la caractérisent, les épreuves qu’elle a traversées, surmontées, ses blessures, ses victoires, ses regrets.

Rescapée d’Auschwitz, elle témoigne pour qu’on n’oublie jamais à l’instar des millions de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont été déportés « du 13 avril 1944 au 15 au soir à Auschwitz-Birkenau. C’est une des dates que je n’oublierai jamais… Avec celle du 18 janvier 1945, jour où nous avons quitté Auschwitz… et celle du retour en France, le 23 mai 1945 ». Comme elle n’oubliera jamais le haut fonctionnaire qui quelques années plus tard lui demandera si le numéro tatoué sur son bras est un numéro de vestiaire ou les propos de Raymond Barre qui après l’attentat de la synagogue de la rue Copernic, déplorera la mort « à coté des Juifs, de Français innocents »…..

Elle nous livre aussi ses combats pour l’égalité des droits des femmes, pour une législation de l’IVG, pour la construction de l’Europe, égratignant au passage des hommes politiques, certains militantismes et des instances internationales. Cette femme intègre qui n’a jamais négocié avec ses principes éthiques, s’est battue toute sa vie pour ce en quoi elle croyait.

Une vie est un témoignage à faire lire aux nouvelles générations que le désespoir submerge quelquefois devant les difficultés de la vie. La vie est un combat, elle l’a toujours été et pour certains plus que pour d’autres. Rien n’est jamais acquis, tout peut arriver : une nouvelle montée de fascisme ou d’extrémisme de tout bord, une remise en question des droits de l’homme, de la place des femmes, de leur égalité sociale, de la démocratie.

Une vie est aussi une passation de flambeau aux jeunes générations. Il leur faudra rester vigilants pour conserver, améliorer ou gagner sur le plan individuel, national ou mondial. Il reste des combats à continuer et d’autres à engager. La vie c’est l’action, la prise d’initiative et chacun est concerné, chacun y a sa place.

Une vie est aussi le partage d’une expérience, ne jamais se résigner, ne jamais transiger avec son éthique et sa philosophie de vie, ne jamais oublier même s’il faut pour ça lutter contre l’anticonformisme ambiant, la loi du plus grand nombre, la morale internationale ou la pression des « bien-pensants ».

Une vie, c’est l’histoire d’une femme qui force le respect !

Extrait

Tout ce qu’on inscrit habituellement au compte d’une morale internationale ne me met pas à l’aise… Je trouve certes louable de vouloir que les peuples se réconcilient sauf à observer qu’en dépit de leurs intentions généreuses, les mouvements des droits de l’homme y parviennent rarement. Il arrive même qu’ils obtiennent le résultat inverse en radicalisant l’opposition entre ceux qu’ils ont catalogués comme étant les « bons » et les autres montrés du doigt, les « méchants ». Et puis autre chose me gène dans ces droits de l’homme prétendument universels, c’est que précisément ils ne le sont pas. Il y a deux poids, deux mesures, quand il s’agit de négocier des accords commerciaux avec la Chine, le silence est d’or. Quand on cherche à séduire Poutine, on lui décerne volontiers ses brevets de civisme, passant sous silence, ses manquements aux sacro-saints droits de l’homme. Au fond ce sont toujours aux plus faibles que l’on fait la morale tandis qu’on finit par blanchir les puissants. Ainsi adopte-t-on aujourd’hui envers les pays islamistes un modus vivendi qui remise arrière-plan les fameux droits de l’homme.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 395
Editeur : Stock
Sortie : 31 octobre 2007
Prix : 22,50€