Les Sentiers de la perdition – Avis +

– Pourquoi mon père ne prit-il pas l’escalier de secours à ce moment-là ? Pourquoi ramassa-t-il les armes des morts et fonça t-il droit au carnage ? Peut-être pour une question de principe.

Il se nomme Michael O’Sullivan. En ces années de prohibition il est un soldat pour le compte du gang irlandais des Looney. Il est fidèle, calme, efficace. Il est surnommé l’Ange de la mort. Le fils de Michael O’Sullivan ayant assisté à un meurtre exécuté par le fils Looney, celui-ci décide d’éliminer le témoin. Le fils Looney est surnommé le fou…à juste titre, mais il se trompe d’enfant éliminant à la place le plus jeune fils de Michael O’Sullivan ainsi que sa mère. Dès lors l’Ange et son fils prennent la fuite avant de passer à la contre-attaque.

Ce roman graphique insiste sur le statut de soldat de Michael O’Sullivan. Ce vétéran de la première guerre mondiale passe derrière les lignes ennemis et effectue un combat de guérilla, frappant les points faibles de l’organisation mafieuse. Dans le gang irlandais deux figures émergent : le fils fou (et qui le reste) et le père Looney qui peu à peu panique, tandis que la mafia sicilienne est représentée par deux figures historiques l’impulsif Al Capone (Bute le !) et le pragmatique Frank Nitti (Nous sommes des hommes d’affaires). [[dans l’adaptation Les Sentiers de la perdition de Sam Mendes il fut interprété par Anthony LaPaglia mais ses scènes furent coupées au montage]]

Max Allan Collins a volontiers admis la transposition du manga Lone wolf and cub [[de Kazuo Koiké & Goseki Kojima publié en France par Panini Comics, les films adaptés du manga portent en Occident le nom de Baby Cart]] où un exécuteur trahi par ses employeurs parcourt le Japon médiéval en compagnie de son fils. Collins insiste sur les nombreuses scènes de gun fight en hommage au cinéma asiatique. John Woo aurait été un choix logique pour l’adaptation ‘Des Sentiers de la perdition au cinéma.

Cet auteur à qui on doit des adaptations des Experts écrivit de nombreux polars, certains ayant été publiés en France aux éditions Gallimard dans la collection Série noire. La présence d’Eliott Ness dans Les sentiers de la perdition rappelle ses apparitions dans les aventures de son héros Nate Heller.

Précisons que le roman original Road to perdition est suivi de deux suites Road to Purgatory se déroulant en 1942 ainsi que Road to Paradise dont l’action se situe en 1973. Sur le plan de la BD Road to perdition a été suivi de On the road to perdition : Oasis dessiné par José Luis Garcia-Lopez [[rappelez-vous Atari Force publié chez Aredit dans les années 80 ]] & Josef Rubinstein, puis On the road to Perdition : Sanctuary, dessiné par Steve Lieber [[Witheout (Akileos)]] & enfin « On the road to perdition : detour » (dessins de Steve Lieber José Garcia-Lopez).

Messieurs les éditeurs francophones, vous connaissez votre devoir.

Fiche Technique

Scénario : Max Allan Collins
Dessin : Richard Piers Rayner
Traduction : Anne Capuron
Lettrage : Eve Deluze
Conception graphique : Trait pour trait
Editeur : Delcourt
Sortie : août 2002
Prix : 13,95 euros
Inédit, moyen format, 288 pages noir & blanc