En lettres de sang – Avis +/-

Résumé

Marti Bright, photographe professionnelle et reconnue, est retrouvée crucifiée en haut d’une colline avec le mot « Menteuse » inscrite sur son corps en lettres de sang. Pour sa meilleure amie, Abby, c’est la consternation et l’horreur, et elle commence à creuser dans les derniers instants de la vie de Marti afin de comprendre et de retrouver l’assassin. Mais l’enquête prend une nouvelle tournure lorsqu’on découvre que Marti a inscrit le prénom d’Abby près d’elle juste avant sa mort, et que les Services secrets en ont après elle.

Avis de Francesca

Ayant déjà lu un ouvrage de Meg O’Brien, je savais à peu près à quoi m’attendre en matière d’univers glauque, pervers et malsain. Je ne suis d’ailleurs pas certaine d’apprécier. Il n’empêche que ce roman réunit également tous ces ingrédients qui peuvent malgré tout en faire une bonne histoire si, en laissant de côté cette atmosphère, cela ne laissait malheureusement qu’une histoire peu développée à l’épilogue raté.

Au passage, précisons que ce roman a déjà été édité dans la collection Mira sous le même titre, mais qu’il est surtout la réédition de Sacrifice qui a été également édité en Best Sellers, la réédition étant heureusement précisé au bas de la quatrième de couverture.

Dès les premières pages, on se retrouve directement plongé dans une ambiance sombre et glauque. Le calvaire enduré par Marti est rapporté avec maintes précisions, blessures et douleur étant les maîtres mots. Puis au fur et à mesure de l’histoire, se mêlent liaisons adultérines, relation homosexuelle passée, religion et complot gouvernemental. De quoi donner le vertige, mais bizarrement, tous ces éléments accroissent au contraire l’intérêt pour ce roman qu’on devine très étoffé, entraînant le lecteur dans les chemins tortueux de la vie de Marti.

Pourtant, lorsque le lecteur progresse dans le récit, l’effet d’originalité s’estompe pour laisser place à une manipulation politique très convenue avec un méchant de service dont on ne connaît pas vraiment les motivations profondes si ce n’est qu’il est mentalement dérangé. Malgré tout, les évènements s’enchaînent et à chaque fois qu’on pense toucher le fond, une autre révélation sur la noirceur du monde est mise en exergue, plongeant Abby, et le lecteur par la même occasion, dans le cynisme le plus absolu.

Si vous cherchez la romance, il faudra passer votre chemin. En effet, comme certains Best-sellers récents, l’intrigue repose essentiellement sur l’enquête policière et le suspense en négligeant la relation entre deux personnages qui pourrait se développer au fil de l’histoire. Non, ici, cette relation passe complètement au second plan et n’est qu’un élément de la vie de l’héroïne parmi tant d’autres. D’ailleurs, la fin n’est pas conventionnelle pour un livre dit sentimental puisqu’il n’y a ni déclaration d’amour ni engagement d’aucune des deux parties. Toutefois, pour ma part, cela n’altère en rien une histoire, tant qu’elle est bien construite avec des personnages étoffés et cohérents et une intrigue qui tient la route.

La violence et le mensonge sont présents tout le long de l’ouvrage jusqu’au sommet culminant de la fin où l’horreur atteint son comble, de façon un peu trop brève cependant. En effet, l’auteur ne s’appesantit pas sur l’acte lui-même mais ne développe pas non plus les conséquences et les répercussions que cela peut avoir sur l’héroïne et les autres personnages. Les explications sur le pourquoi du comment ne sont pas satisfaisantes car le mobile est tiré par les cheveux et l’épilogue laisse un goût d’inachevé en refermant le livre. C’est vraiment dommage car l’auteur avait un potentiel qu’il aurait pu mieux traiter, même sans verser dans le sensationnalisme.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 437
Editeur : Harlequin
Collection : Best Sellers
Sortie : 1er janvier 2008
Prix : 6,70€