This is England – Avis +

Résumé

Les années 80. Shaun a 11 ans. Son père est mort pendant la guerre des Malouines et il se fait moquer en permanence à cause de son look d’enfant pauvre. Volontaire, il ne se laisse pas faire, mais n’a que rarement le dessus.

En rentrant chez lui, il rencontre une bande de jeunes plus âgés qui le prennent en affection. Il intègre leur code vestimentaire, leur coupe de cheveux : ce sont des skinheads. Pacifiques, amicaux, ils passent du bon temps à écouter du ska en buvant du thé au lait ou de la bière.

Combo, un ancien ami parti 3 ans pour purger une peine de prison, revient et tente de réintégrer la petite bande. Pourtant, il a changé et ne cache pas ses sentiments racistes et nationalistes.

Avis de Valérie

Le réalisateur et scénariste s’est basé sur sa propre expérience pour monter ce projet. Il a voulu décrire ces années qui virent la montée des mouvements nationalistes violents d’un oeil nouveau, en voulant également réhabilité les skinheads, qui furent au départ un mouvement inspiré du ska jamaïquain et dont sont issus des chanteurs de reggae comme Bob Marley ou des groupes comme Madness.

Le ton est donné dès le générique, un modèle du genre, qui balaye ces années noires sans un mot, en dénonçant image par image les problèmes et pointant du doigt leur cause unique : Margaret Tatcher. La majorité des Français n’a pas idée de ce qu’à été ces années de règne, le film se charge de l’expliquer.

Shane Meadows a particulièrement réussi la reconstitution historique puisque ce soit les physiques, les décors ou les attitudes en se sent projeté près de 30 ans en arrière. Ca en est même hallucinant, au point où à plusieurs reprises, on se demande si l’on est pas face à des images d’archives mélangées à des images tournées par des acteurs.

Le jeune Thomas Turgoose est lui aussi est époustouflant. Il est si confondant de vérité, qu’on n’arrive pas à déterminer s’il est un acteur né ou s’il s’est totalement fondu dans son rôle au point de ne plus voir les techniciens.

On retrouve dans un rôle outré, Stephen Graham dont on se rappelle la bonhomie simplette dans Snatch. Il est ici un homme extrêmement perturbé qui cherche à radicaliser sa philosophie de vie car il se sent spolié par le bonheur des autres. Il offre une performance notable, qui peut sembler un petit peu forcée. Troisième larron, Woody est joué par un acteur anglais connu car il a joué dans des soaps britanniques très appréciés.
Joseph Gilgun s’avère très bon et on l’espère dans d’autres longs métrages.

Au dernier tiers du récit, la chronique se glisse dans une enveloppe plus personnelle et devient émotionnelle, ce qui peut en gêner quelques uns ou, au contraire, offrir une conclusion parfaite pour d’autres.

Le tout est le témoignage de la blessure profonde d’un pays, blessure d’ailleurs non refermée puisque les hooligans sont les indignes héritiers des skins, ainsi que la volonté d’un enfant de confesser un péché qu’il n’a pas commis. C’est également un film historique particulièrement bien illustré qui mérite d’être diffusé dans les écoles. Pour finir, il s’agit d’un très joli récit sur le passage d’un enfant à l’adolescence.

Ailleurs sur internet

Myspace de Aggro & Smart Paris Cropheads club
Myspace de Spyr
Blog des anti-fascist skinheads

Fiche Technique

Date de sortie : 10 octobre 2007

Avec Thomas Turgoose, Stephen Graham, Jo Hartley, Vicky McClure, Joe Gilgun, Andrew Shim, etc.

Genre : drame

Durée : 107 minutes

Attention : des images ou des idées peuvent choquer