Canal+ – Le vent se lève

Résumé

Irlande, 1920. Des paysans s’unissent pour former une armée de volontaires contre les redoutables Black and Tans, troupes anglaises envoyées par bateaux entiers pour mater les velléités d’indépendance du peuple irlandais. Par sens du devoir et amour de son pays, Damien abandonne sa jeune carrière de médecin et rejoint son frère Teddy dans le dangereux combat pour la liberté…

Le titre original, The Wind That Shakes the Barley, est tiré d’une chanson irlandaise du XIXe siècle siècle écrit par Robert Dwyer Joyce sur la révolte de 1798 :

But blood for blood without remorse

I’ve taken at Oulart Hollow

And laid my true love’s clay cold corpse

Where I full soon may follow

As round her grave I wander drear

Noon, night and morning early

With breaking heart when e’er I hear

The wind that shakes the barley

Le ton est donné Ken Loach signe là un film politique dans la lignée de Land and Freedom et Hidden Agenda. Il nous plonge dans l’histoire de l’Irlande de 1920 sous l’occupation britannique , à la signature du traité fin 1921 qui , abandonnant les six comtés de l’Ulster au Royaume Uni , déclencha la guerre civile. Certains, comme Teddy, soutiendront Michael Collins et accepteront cette paix. D’autres, comme Damien, continueront à se battre pour une Irlande unie avec De Valera. La fracture entre les deux frères, symbolisant la lutte fratricide dans laquelle l’Irlande plongera pendant des dizaines d’années .

Car, comme toujours c’est à travers la vie de gens ordinaires que le réalisateur nous livre son point de vue : l’éclatement des familles, l’attachement à la terre, le déchirement individuel et la douleur des femmes. Actives dans la résistance comme dans la politique , ce sont elles, qui de génération en génération porte la mémoire du peuple et sa souffrance : on leur tue fils, frère, mari, on les humilie, on brûle leur maison.

Ken Loach a dirigé ses acteurs en ne leur dévoilant le script que scène par scène dans l’ordre chronologique, ce qui donne à leur jeu, une spontanéité qui frise l’excellence.

Le vent se lève qui a remporté la palme d’or du Festival de Cannes 2006 est un grand film dont la problématique reste d’actualité et qui ouvre de multiples pistes de réflexions comme toujours chez Loach. A prendre quand même avec un peu de recul, on devine aisément vers quel camp vont ses sympathies ce qui l’amène à idéaliser les prises de position et le parti de De Valera.