La vengeance au coeur – Avis –

Résumé de l’éditeur

Injustement accusée de vol par Cy Harden, l’homme qu’elle aimait, Meredith, tout juste âgée de dix-huit ans, a fui Billings, sa ville natale du Montana. Persuadé de sa culpabilité, Cy n’a même pas pris la peine de l’écouter et l’a rejetée sans pitié. Enceinte de lui, seule, sans argent, elle a dû partir et tout quitter pour éviter la prison dont il la menaçait. Mais six ans ont passé…

Aujourd’hui, Meredith est une femme riche et puissante. Et elle est de retour chez elle pour se venger de celui qui l’a si cruellement trahie. Rien ni personne ne pourra l’empêcher de briser Cy après toute la souffrance qu’il lui a autrefois infligée, tout le mépris dont il l’a accablée. Pourtant, dès qu’elle le revoit, Meredith comprend que les choses vont être plus compliquées qu’elle ne l’avait imaginé pendant ces six années où le désir de vengeance l’a embrasée comme un feu dévorant. Car le désir qu’elle éprouve pour cet homme, encore et malgré elle, est toujours aussi intense…

Avis de Domino

Il est des livres dont on peut se demander pourquoi on les sort d’un oubli justement mérité ! La vengeance au coeur, qui date de 1991 mais qui vient tout juste d’être traduit appartient à cette catégorie là.

Sur une trame à première vue alléchante, pour qui souffre du Syndrome Monte Cristo, à savoir être incapable de résister à une histoire de vengeance, l’auteur réussit en un peu plus de 440 pages à « pondre » un roman qui n’est ni plus ni moins qu’un catalogue de tous les poncifs, lieux communs et situations convenues de la romance.

Rien n’est épargné au lecteur au point que cela en finit par être risible pour qui connaît tant soit peu les codes en vigueur dans ce type roman. On se surprend à lister les situations en pensant « bon, ça c’est fait, à laquelle va-t-elle s’attaquer maintenant ? » Tout y est de la jeune fille dépucelée sans que l’amant s’en aperçoive à la trahison du vil suborneur, en passant par les manoeuvres de la mère pour séparer les amants ou la rencontre fortuite avec un homme richissime qui prendra en charge la pauvre fille injustement abandonnée mais qui aura le bon goût de mourir au moment où elle commence à tomber amoureuse de lui… A ces situations tellement convenues qu’elles en deviennent caricaturales, il convient d’ajouter un nombre conséquent d’invraisemblances ou d’incohérences dont l’unique fonction est de donner un semblant de logique à une histoire qui en est par ailleurs totalement dépourvue ! Comme par exemple, faire croire qu’une jeune femme de 24 ans, n’ayant fait aucune étude (une ex serveuse !) mais ayant été uniquement formée par son mari, puisse être à la tête d’un empire financier et industriel et qu’elle réussisse avec brio dans ses fonctions…

L’intrigue est inscrite en filigrane dans le résumé et dès les premières lignes, on devine la fin. Les amants injustement séparés six ans plus tôt se retrouveront et formeront cette famille qu’ils étaient de toute éternité destinés à fonder. Car à tous les lieux communs de la romance vient s’ajouter un discours qui fera grincer les dents de bon nombre de femmes tellement il renvoie aux oubliettes le discours des féministes !

En effet, la femme ayant réussi a prouver qu’elle pouvait réussir en affaires aussi bien qu’un homme n’aspire plus qu’à une chose, se retirer des affaires, faire des enfants et à les élever tandis que Monsieur Macho continue à faire tourner sa société ! Diriger une entreprise n’est pas la tâche à laquelle une femme est destinée, non, son « job » c’est de faire des enfants et de s’en occuper avec comme récompense à la clé, la vague idée que lorsque les enfants auront grandi, maman pourra reprendre un « petit » travail au sein de la société de papa !

Et comme si cela ne suffisait pas, il faut qu’en prime l’auteur nous gratifie de « méchants » qui soit se repentent de leurs mauvaises actions, soit reconnaissent, honteux, s’être mal conduits ! Ce qui permet de conclure le roman dans un happy end qui vire à la nausée à force de sombrer dans la guimauve…

La lecture de certains « Azur » d’Harlequin fait parfois regretter le format court qui ne permet de développer ni les intrigues, ni la psychologie des personnages mais la lecture de ce Prelud’ fait regretter que l’auteur ne se soit pas contenté des 150 pages inhérentes à cette collection !

Et pour tous ceux qui continuent à souffrir du Syndrome Monte Cristo, relisez donc le chef d’oeuvre d’Alexandre Dumas, vous ne vous en porterez pas plus mal !

Fiche Technique

Titre original : True Colors
Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Prelud
Sortie : 6 septembre 2007
Prix : 4,90 €