Dans Mulholland drive, David Lynch a voulu montrer les deux facettes de Hollywood. La première (la première partie, la plus longue) est celle que l’on connaît de Hollywood et qui fait rêver comme le personnage de la blonde (interprétée formidablement par Naomi Watts qui prend un nom de scène, Betty) et l’amnésique brune (Laura Helena Harring) qui se fait appeler Rita, en hommage à Rita Hayworth : la réalisation des films, avec le metteur en scène sympathique (Justin Théroux) aux prises avec les producteurs mafieux, les auditions, les rêves. Toute la première partie du film décrit un univers merveilleux.
La seconde partie, après la scène cruciale dans la salle de spectacle où tout est faux (la musique que l’on voit sur scène est préenregistrée ! tout un symbole) est l’autre face (cachée) de Hollywood, beaucoup moins gaie et terrifiante. La blonde reprend son nom, Diane, et la brune, Camilla. La fin est d’ailleurs très sombre, symbolisée par l’image finale des visages grimaçants de son oncle et sa tante, symbole des démons enfouis du personnage de Betty/Diane.
C’est cette face cachée de Hollywood qui n’a sans doute pas plu aux producteurs de la télévision américaine qui devrait réaliser une série TV à partir du pilote que constitue Mulholland drive. Nous n’avons pas pu voir la série-TV (qui aurait sans doute été du même niveau que Mystères à Twin Peaks, disponible en DVD), mais, grâce au studio français de Canal+, nous pouvons voir le film, très bien accueilli par la critique et une partie du public, et qui a obtenu le prix de la mise en scène à Cannes en 2001 (ex-aequo avec The barber, l’homme qui n’était pas là des frères Coen).
A voir et à revoir !