Ce que veut Béatrice – Avis +/-

Résumé de l’éditeur

Jusqu’à la mort de son père, Béatrice Cavendish croyait avoir reçu une éducation irréprochable. Mais la gestion du domaine dont elle a hérité s’avère plus complexe que ce qu’elle avait imaginé. Tout part à vau-l’eau, et les créanciers s’apprêtent à saisir le mobilier. Pourquoi ne lui a-t-on pas enseigné la comptabilité ou donné des notions d’agriculture ? Cela serait plus utile que l’art d’arranger les fleurs ou la broderie…

Se lamenter n’est pas dans le tempérament de Lachlan McTavish, mais sa situation n’est guère plus enviable. Alors qu’il projetait de regagner l’Amérique, le voilà chargé de deux neveux orphelins, en bas âge et plutôt insupportables. On lui avait bien indiqué une nourrice, mais cette Miss Cavendish, chez qui il vient de frapper, prétend qu’elle est morte. Curieuse jeune femme d’ailleurs, qui lui demande s’il peut lui donner des leçons de gestion, en échange de quoi elle s’occupera des marmots !

Avis de Marnie

Cet auteur m’avait laissé un assez bon souvenir. Ses romans comme L’enfant de tous les espoirs, ou encore La garçonne en dentelle, étaient très différents et, somme toute, assez originaux. Toutefois, celui-ci, qui fait l’objet d’une réédition n’est pas le meilleur des trois. Il fait partie de ces romances un peu passe-partout, qui se lisent rapidement, loin d’être mauvaises ou bonnes, que l’on peut qualifier d’agréables, mais qui malheureusement s’oublient aussi vite.

Ce sont en fait les personnages qui donnent du caractère au roman. Béatrice et Mac sont l’atout principal de l’histoire. La jeune femme, élevée comme une lady, surprotégée et sans grande éducation, dotée d’un physique loin d’être à la mode, ayant passé l’âge de se marier, se retrouve seule et totalement démunie dans un domaine qu’elle n’a jamais quitté et qu’il lui faut gérer. Ignorante et choquée de l’être, Béatrice prend conscience de ses inaptitudes, cependant sa peur de l’inconnu la paralyse…

Mac a une carrure impressionnante. Il n’a rien d’un gentilhomme britannique. C’est un américain au caractère fort, volontaire, impatient, et surtout il s’emporte et agit certaines fois plus vite qu’il ne réfléchit. L’originalité soulignée par l’auteur, est d’avoir placé comme héros d’un roman sentimental, un personnage de film d’action, ce qui provoque des situations cocasses. Il passe son temps à éviter meubles et bibelots tout en prenant soin avec une certaine maladresse de son neveu et de sa nièce…

Tout cela pourrait être craquant, si… si la sauce prenait. Mais, le récit, s’il démarre de façon assez fracassante, devient vite poussif. La situation perd vite de sa cohérence, les bonnes intentions ne suffisent pas, il manque un vrai souffle, des idées, et une trame solide. Les péripéties ne font pas une histoire. De plus, les seconds rôles sont inconsistants. James, le valet (et cousin) semble prometteur, mais cela s’effondre rapidement avec un secret qui perd tout intérêt. Les méchants sont absents et lorsqu’ils apparaissent, à dix pages de la fin, on a très vite perdu le fil du récit, bien trop superficiel. C’est dommage parce que la relation entre les héros, qui hésitent entre leurs rêves et la réalité, avait de quoi retenir notre intérêt.

Donc, nous obtenons un essai franchement pas transformé pour cette histoire pourtant tonique et amusante. Patricia Rice se cantonne dans un cadre classique de la romance historique, où une vieille fille de 28 ans va être apprivoisée par un mari au caractère bien trempé, qui va lui enseigner tout ce qu’il sait aussi bien dans la gestion de ses finances, que dans les jeux de l’amour. Au final, bien évidemment, Béatrice lui montrera qu’elle est bien plus courageuse qu’elle n’en a l’air… comme d’habitude ! Tout cela est gentillet, mais loin d’être passionnant…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 347
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & passions
Sortie : 2 juillet 2007
Prix : 6,50 €