La promesse d’un été – Avis +

Résumé de l’éditeur

Comme chaque été, Kate Livingston est de retour dans le cottage que possède sa famille au bord d’un lac idyllique, dans l’Etat de Washington. Ses proches étant cette année absents, elle entend bien se consacrer pleinement à son jeune fils, tout en réfléchissant à sa vocation de journaliste. Mais sa rencontre avec une adolescente en fuite et un nouveau voisin au passé tourmenté vont en décider autrement en bouleversant sa vie à jamais…

Avis de Marnie

Ne cherchons pas dans ce roman un suspense, une intrigue tarabiscotée ou machiavélique et même des méchants et gentils personnages. Susan Wiggs écrit avant tout des tranches de vie ou des chroniques qui se situent souvent dans de minuscules endroits aux quatre coins des Etats-Unis, qui semblent avoir perdu tout contact avec la vie réelle. Quelques fois, on n’y croit pas une seconde, mais il arrive que le lecteur se laisse entraîner par la sincérité personnages et surtout un ton très juste dans la narration. Ici, heureusement, la seconde perspective s’offre à nous !

Comme souvent, c’est en premier lieu l’endroit où se situe le récit qui séduit le lecteur. Port Angeles dans l’Etat de Washington n’est pas idyllique, mais dépaysant à souhait : un hymne au lac Crescent, à la nature et aux merveilleux paysages au nord de la côte ouest des Etats-Unis à quelques heures de Seattle. C’est le début de l’été, Kate, l’héroïne et son fils, Aaron, vont résider, comme tous les ans à la même époque, pendant deux mois dans le cottage que leur famille possède depuis des dizaines d’années. La jeune femme souhaite également mettre à profit cette parenthèse ou ce temps suspendu, pour se remettre en question aussi bien en ce qui concerne sa carrière professionnelle que ses propres relations avec son fils. Ils sont tous les deux à la croisée des chemins. Aaron, lui, a des problèmes de comportement : il a énormément de mal à se maîtriser et ne peut surmonter ses peurs. De plus, son environnement familial vient d’éclater.

J.D. Harris est un héros malgré lui. Il a en commun avec Kate et Aaron, deux choses : lui aussi doit choisir une nouvelle orientation professionnelle et se prouver à lui-même ce qu’il est capable de faire. La recherche de l’identité est en fait le thème fondamental de ce roman : la perception que les autres ont de vous-même confrontée à la façon que vous avez de vous considérer à vos propres yeux. Apparaît un autre personnage, Callie, adolescente en fuite, habituée à survivre en subissant des drames depuis l’enfance. C’est elle qui sera en fait, celle qui va permettre aux trois autres d’affronter leurs propres démons. De péripéties en discussions, de fâcheries en rires et fêtes, de petits drames en grandes joies, chacun va peu à peu donner confiance aux autres tout en se connaissant mieux.

C’est une jolie histoire pleine d’humanité et de douceur, sans grand rebondissement, mais où les liens qui se tissent avec retenue et pudeur se fortifient au gré des pages. Bien entendu, on pourrait reprocher une certaine tiédeur chez le héros, défaut répétitif chez Susan Wiggs, qui tombe une fois de plus dans l’erreur d’oublier la passion et de rendre un peu fade la relation sentimentale. Mais, le roman est sauvé par le personnage d’écorchée vive de Callie, qui à elle-seule, vaut la peine d’ouvrir le livre. Nuancée, oscillant entre attentes et déceptions, hésitant entre maturité et l’envie d’être maternée, elle apprend certaines dures leçons de la vie en ne se décourageant jamais.

Voici un roman qui se lit entre deux thrillers haletants, pour se laisser harmonieusement bercer par un style en demi-teinte, dominé par la douceur et la nostalgie…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 448
Editeur : Harlequin

Collection : Best-sellers
Sortie : 1 janvier 2007
Prix : 6,60 €