Clean – Avis +

Résumé

Emily (Maggie Cheung), toxicomane, tente de soutenir la carrière de son compagnon Lee (James Johnston), rocker finissant et tentant d’enregistrer un disque au Canada. Après une dispute, Lee meurt d’une overdose. On arrête Emily, en possession d’héroïne, et est condamnée à 6 mois de prison. Après sa détention, elle décide de décrocher de la drogue, de retrouver un travail. Bref, de devenir « clean » pour revoir son fils, Jay (James Dennis), élevé par les parents de Lee (Nick Nolte et Matha Henry). Après un court séjour à Londres, elle revient à Paris où elle obtient un poste de serveuse dans un restaurant asiatique. Elle retrouve ses anciennes amies, Elena (Béatrice Dalle) qui la loge dans son coquet pavillon de banlieue, et la carriériste Irenne (Jeanne Balibar), qui doute de sa reconversion.

Avis de Luc

Comment décrocher de la drogue ? Redevenir soi-même après des années d’une vie sombre ? Trouver un travail, se recomposer ? C’est à toutes ces interrogations que tente de répondre avec une grande émotion Olivier Assayas et son interprète lumineuse, Maggie Cheung (son ancienne compagne dans la vie) et qui est ici bouleversante. Le retour à la vie est douloureux. Retrouver des gestes quotidiens, un emploi qui parait tristement banal, est une épreuve pour Emily (et aussi pour le spectateur).

La caméra à l’épaule tremblante suit Emily pas à pas les chemins de cette reconversion est filmée de façon sublime par Olivier Assayas.

Tous les autres personnages sont également justes, portés par de très grands comédiens : Nick Nolte bouleversant en vieillard qui lutte pour la vie de son petit fils, Béatrice Dalle ici en bonne copine positive (c’est rare chez elle), trop peu employée au cinéma, la sublime Jeanne Balibar dont je ne cesse de louer le talent, et même le petit garçon, Jay (James Dennis), qui, lui, ne parle qu’anglais (comme la majorité des personnages, Emily et son compagnon en premier) et qui est bien de son temps.

C’est la première fois qu’Olivier Assayas met en scène un enfant, lui qui est pourtant habitué à montrer les désarrois de la jeunesse actuelle (Paris s’éveille, L’eau Froide, Fin août début septembre) Serait-ce un signe de maturation chez lui ?

En tous cas, il filme ici un très grand mélodrame, résolument moderne, justement récompensé à Cannes par le Prix d’interprétation féminine pour Maggie Cheung. Elle est inoubliable.

Un dernier mot sur la bande son, absolument magnifique : elle est bouleversante.

Fiche technique

Avec Maggie Cheung, Nick Nolte, Béatrice Dalle, Don McKellar, Jeanne Balibar, James Dennis

Genre : drame

Durée : 110 minutes

Sortie : 01 septembre 2004