Skylark – Avis +

Résumé de l’éditeur

She’d risk everything to save her son. He’d risk everything for a second chance…Not a day has gone by without Stephen Ball thinking of the alluring girl who stole his heart and then married another. Now that Lady Laura Skylark needs his help, he plans to protect her son-and then seize the fiery passion that still burns between them. As Laura and Stephen embark on a daring quest, they will find themselves on a dangerous journey into their most secret and sensual desires…

Avis de Callixta

Skylark signifie alouette en anglais. Curieux titre pour un livre ! Mais c’est aussi le surnom de l’héroïne, Laura Gardeyne, qui a la beauté de la voix de cet oiseau (on dirait rossignol en France). Et, ce bel oiseau un peu léger qu’est Laura est au cœur du roman et le titre paraît alors logique.

Ce livre est un des nombreux tomes composant la série des Rogues de Jo Beverley. Difficile de préciser son chiffre puisque, l’auteur a multiplié les liens entre ses romans et parfois ses nouvelles pour nous raconter l’histoire de douze hommes liés depuis leur enfance et leurs études. Leur chef est Nicolas Delaney dont l’histoire a été contée dès le début. Depuis, sur de longues années, Jo Beverley a égrené les aventures de ses hommes et parfois de certains de leurs amis. Cette série est remarquable par sa diversité et peut parfaitement se lire dans le désordre. On peut donc se lancer dans Skylark sans problème.

Le héros est justement l’un des Rogues, Stephen Ball. Il est un des plus sages d’entre eux. Passionné depuis toujours par la politique, il poursuit une carrière brillante d’élu à la chambre des Communes. Il faut tout de suite préciser que les héros de Jo Beverley et tout particulièrement Stephen Ball, ne sont pas des héros machos et dominateurs. Ce sont souvent des personnes calmes, réfléchies et respectueuses de ceux qui les entourent. Stephen ne fait pas exception.

Laura est d’une autre trempe. C’est une jeune veuve et mère de famille qui a connu une vie brillante faite de soirées et de bals mais qui mène, contrainte et forcée, une vie recluse à la campagne en compagnie de son beau-père goutteux et acariâtre et de son beau-frère, un homme sanguin, violent et dont elle a peur. Elle craint son avidité. En effet, son fils est devenu l’héritier du domaine ainsi que du titre et son beau-frère semble fort intéressé. Ce que ne sait pas Laura, c’est jusqu’où il peut aller pour satisfaire son envie. Elle craint le pire c’est à dire qu’il tue son petit garçon.
Stephen et Laura sont des amis d’enfance mais leurs relations se sont beaucoup refroidies lorsque Laura a épousé Hal Gardeyne. Stephen était amoureux d’elle et a été rejeté. Il réapparaît chez Laura à point nommé. Affolée, elle est prête à accepter son aide et à oublier les souvenirs embarrassants.

Le roman présente plusieurs lectures toute aussi passionnantes les unes que les autres. C’est d’abord une enquête presque policière menée par Laura et Stephen pour découvrir ce que trame la belle famille de Laura. C’est une affaire complexe menée d’une main de maître par l’auteur et je ne dévoilerai rien car l’intrigue est excellente.

C’est aussi une fresque sociale de l’Angleterre de la Régence et notamment du sort des jeunes femmes veuves et condamnées à rester dans leur belle famille pour élever le futur héritier du titre. Elles sont pires que des prisonnières. C’est le portrait d’une femme. Laura est jeune et s’ennuie à mourir dans sa campagne. Elle veut une vie sociale, se remarier. Elle a des vrais désirs de femme, assumés et insatisfaits.
C’est enfin une histoire de passion entre une homme qui n’a jamais oublié son amour de jeunesse et une femme qui redécouvre un ami, et peut être bien plus.

La richesse du roman est extraordinaire. Jo Beverley écrit très bien mais le rythme de son histoire est lent. C’est nécessaire pour développer au mieux tant d’histoires en une mais cela peut déplaire à celles qui recherchent de l’action et des situations explosives et passionnées. Rien de tout cela ici, mais des personnages sur lesquels l’auteur revient sans cesse pour en faire un portrait saisissant de vie et de réalisme. Tout sonne juste, tout est proportionné et pesé entre tous les fils du récit.

Jo Beverley demeure selon moi une des auteurs les plus étonnantes de romance. Son style et son choix d’histoire lui sont très personnels et ne ressemblent à aucun autre. C’est une qualité finalement assez rare dans un milieu où beaucoup sont imitées ou imitent.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Signet Book
Sortie : mai 2004
Prix : 5,42 €
Langue : anglais