La cité interdite – Avis +

Résumé

De retour dans son palais après des batailles dans la Chine du Xe siècle, l’empereur Tang est fraîchement accueilli par sa femme, l’impératrice et ses trois fils : le prince héritier Wan, le prince Jai et le jeune prince Yu. L’atmosphère est lourde. L’empereur oblige sa femme à boire une boisson composée par le docteur Jiang qui la détruit. Mais elle prépare sa vengeance en secret.

Avis de Luc

Les historiens vont encore hurler car il paraît que cette Cité interdite du titre n’a été construite que trois siècles après le règne de l’empereur Tang dont il est question ici. Mais qu’importe ! On ne va pas au cinéma comme dans une leçon d’histoire. Le film permet de découvrir une famille impériale qui se déchire, l’impératrice, montrant sa haine pour son tyran de mari en tentant de s’appuyer sur ses fils et beaux-fils, les trois princes.

Le résultat est époustouflant, une tragédie digne d’un Shakespeare ou d’un Kurozawa inspirés. Les scènes intimes dans le palais succèdent aux batailles grandioses, aussi belles que dans les deux récits historiques du même Zhang Yimou : Hero et Le secret des poignards volants. Ces scènes de batailles sont en fait peu nombreuses, l’essentiel du film montrant les intrigues du palais et la haine que les personnages vouent entre eux en feignant une attitude digne.

Dès le départ, on sent qu’un lourd secret pèse sur cette famille déchirée. Ce secret n’est dévoilé qu’au bout d’une heure et demi de film, et c’est terrifiant, justifiant la bataille finale, un moment d’anthologie.

Le film marque le grand retour après douze ans de séparation, du réalisateur chinois Zhang Yimou et de sa muse, Gong Li, partie aux USA tourner des superproductions hollywoodiennes, comme Mémoires d’une Geisha ou Miami vice deux flics à Miami. Son retour en Chine permet de retrouver un rôle similaire à celui qu’elle avait dans L’empereur et l’assassin de Chen Kaige. Ici, elle forme avec Chow Yun-Fat (l’autre méga-star asiatique) un couple diabolique qui se déchire.

Mais les jeunes ne sont pas pour autant négligés. Les trois princes sont interprétés par des vedettes en Chines, en particulier Jay Chou (le second fils, Jay), véritable phénomène de la scène pop asiatique.

En fait, tout est beau dans ce film flamboyant : les costumes d’or (le film était nommés au Oscar), le palais reconstitué, les milliers de chrysanthèmes (aussi impressionnants que le champ de jonquilles dans Big fish), les acteurs, l’intrique, et les batailles. Dans ces dernières on voit (enfin !) les fils des combattants qui luttent dans les airs et qui sont déroutants pour les occidentaux que nous sommes : le film nous est donc plus accessible.

C’est le premier choc cinématographique de cette année 2007. Je lui mets volontiers la note maximale : cinq étoiles (il n’y a que deux ou trois films par ans qui méritent cette récompense).

Fiche technique

Titre original : Curse of the golden flower

Avec Gong Li, Chow Yun-Fat, Jay Chou, Liu Ye, Chen Jin, etc.

Genre : drame

Durée : 114 minutes

Sortie en salle : 14 mars 2007