David Lynch présente pour la première fois la diversité de son œuvre à la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain.
Avis de Cécilia
Moi, pas peur ! Moi, aventurière ! Alors même à l’annonce d’une telle exposition – celle d’un fou – , je cours au vernissage.
Une foule compacte se presse aux portes de la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain. On ne rentrera pas tous. Du haut de mon mètre vingt sur des chaussures aux talons compensés au-delà du raisonnable, je me faufile au sein de la masse qui trépigne pour tenter d’entrer en déchirant le moins de vêtements possible. Ce n’est pas gagné !!!
Fort heureusement, j’ai une invitation. Ce qui n’est pas le cas de tous ceux qui attendent impatiemment devant les grilles. Les vigiles sont rapidement débordés face à ce déchaînement de délire appréciateur. Pendant qu’ils tentent de contenir les fans en folie, moi, j’ai accédé au Saint-Graal. Ouf ! Je suis entière.
Une fois devant les œuvres de Sir Lynch, je reste muette de stupéfaction tant je n’imaginais pas à quel point l’incompréhensible était sans borne. Une ambiance sonore louche, des peintures glauques, des photographies agressives, une reproduction en carton de Twin Peaks. Je suis au bord du gouffre. Que se passe-t-il ? Pourquoi tant de haine et de violence s’exposent ? Comment un esprit artistique peut-il concevoir de telles horreurs ? Car, les créations de Lynch sont, à ne pas douter, complètement cauchemardesques. On nage en plein délire psychotique. Des yeux dépassent d’un magma noir. Le sexe présenté dans les photographies – qui peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes – est d’une fureur inouïe. Les plus grands psychiatres devraient se presser à la porte de David Lynch pour tenter de comprendre son cerveau et permettre à la science d’avancer.
Cette exposition est effrayante, malsaine. J’étais très mal à l’aise face à la grande majorité de son travail plastique. Les mauvais rêves m’ont poursuivie toute la nuit. À la sortie – qui fut aussi difficile que l’entrée -, j’étais comme vidée de toute énergie positive, complètement bouleversée par tant de terreur et épuisée à force de vouloir comprendre. Parfois, l’art est inaccessible. Celui de David Lynch appartient à cette catégorie. En plus, il est hideux.
Fiche technique
Titre : The Air is on Fire
Artiste : David Lynch
Adresse : Fondation Cartier pour l’Art contemporain – 261 boulevard Raspail – 75 014 Paris
Métro : Raspail (ligne 6)
Dates : 03 mars 2007 – 03 juin 2007
Horaires : mardi – dimanche ; 12 heures – 20 heures