Résumé de l’éditeur
Carly revient à Benton après douze ans d’absence, pour y ouvrir une auberge. Elle retrouve celui qui lui a brisé le coeur, Matt, et la tension monte vite entre eux. Mais un tueur surveille Carly…
Avis de Marnie
Quel plaisir vraiment… c’est le premier mot qui m’est venu à l’esprit. Je ne me souviens pas avoir été déçue par un livre de Karen Robards et celui-ci ne fait pas exception. La grande réussite de cet auteur c’est de savoir à chaque fois créer une réelle homogénéité entre l’intrigue policière et l’histoire d’amour. Et là, son talent semble de plus en plus maîtrisé.
Honnêtement, j’ai été enthousiasmée par le couple de héros.
– Carly est persuadée qu’elle a tout raté dans sa vie, mais avec un jusqu’au boutisme frisant l’héroïsme, avec une volonté née d’un désespoir profond, la jeune femme décide de montrer à elle-même en premier lieu et au monde entier qu’elle est capable de s’en sortir et de s’installer dans une petite communauté pour en devenir un de ses membres les plus respectables.
– Matt, a le profil classique du mauvais garçon repenti, devenu shérif. Obligé de prendre en charge ses trois soeurs, il s’est vu forcé de rentrer dans le rang, d’accepter contraintes et compromis alors que son rêve est de se libérer enfin de tout cela et de partir sans but et sans plus aucune responsabilité.
Mais, ils ont en commun d’être restés les deux mêmes adolescents mal aimés et écorchés vifs, et d’une certaine façon, tout en se le reprochant tour à tour, ils ont choisi la “fuite”. Carly préfère ne jamais se souvenir de ses rêves et aussitôt se positive jusqu’à oublier tous ses traumatismes, ce qui risque de la mener à sa perte. Quant à Matt, lui, dès qu’il sent que quelque chose menace de lui faire perdre son rêve de liberté, il montre une évidente lâcheté en voulant lui échapper à tout prix. Ils ne font en fait tous les deux que se fuir l’un et l’autre mais aussi eux-mêmes.
En arrière plan, voici une petite bourgade en plein cœur de l’Amérique profonde ou tout le monde sait tout sur tout le monde, ou la rumeur, transformée et déformée est reine et court plus vite qu’un avion de chasse, passant le mur du son. L’avantage d’avoir un bon gros bouquin de 500 pages réside dans le fait que Karen Robards prend le temps, par petites touches attachantes, attendrissantes et même comiques, de créer un monde riche et foisonnant. Tout une communauté pittoresque, pleine d’humour, de profondeur et de légèreté est dévoilée peu à peu au lecteur, qui se plonge alors avec délectation dans un univers de cake au chocolat et de noix de pécan. L’Amérique qui nous a toujours fait rêver…
Tous les protagonistes sont dignes d’intérêt : la traditionnelle meilleure amie déjantée, les trois sœurs capricieuses qui n’ont pas froid aux yeux, les adjoints du shérif dépassés et amoureux, une voisine curieuse, une rivale d’une classe folle et surtout un chien et un chat qui se poursuivent partout… et tout ce petit monde envahit chacun avec impudence, sans aucun complexe. Karen Robards a vraiment le talent de mettre scène des personnages qui virevoltent en tous sens, ce qui entraîne le lecteur dans une récit rapide, fluide, une sorte de salsa excentrique ou la moiteur de la température omniprésente exacerbe toutes les sensations.
Bien évidemment, je reproche à ce roman de ne pas être plus original, il n’y a pas d’idée étonnante et nouvelle. En fait, ce récit comporte plusieurs points de ressemblance avec Oeil pour oeil de Linda Howard sorti le mois dernier (le héros est policier et doit protéger l’héroïne d’un tueur fou, sans oublier qu’il a eu la mauvaise idée de l’avoir abandonnée des années auparavant). Dans ce dernier livre, les dialogues entre Wyatt et Blair sont brillants et d’un humour décapant et passionnent le lecteur. Pour Un souffle dans la nuit c’est la richesse de l’analyse et les nuances et la profondeur des sentiments des deux héros qui remportent tous les suffrages. Voici deux histoires identiques, racontées de façon différente mais très complémentaires. Quel style préférez-vous ? Pour ma part, les deux sont un vrai régal…
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 500
Editeur : J’ai Lu
Collection : suspense
Sortie : 25 octobre 2006
Prix : 7,80 €