Poltergay – Avis + et +/-

Synopsis

Beaux, jeunes et amoureux… Marc et Emma sont les nouveaux propriétaires d’une maison inhabitée depuis trente ans. Ils ignorent que la cave de la maison a abrité, il y a bien longtemps, une boîte de nuit gay.

Le 29 avril 1979 à 2 heures du matin, suite à un incident électrique avec la machine à mousse, en pleine fête disco, la boîte a été dévastée. Parmi les danseurs, cinq corps n’ont jamais été retrouvés.

Aujourd’hui, la maison est hantée par cinq fantômes fêtards, taquins et gays. Marc les voit. Emma ne les voit pas. Les « visions » de Marc vont précipiter le départ d’Emma. Marc se retrouve seul avec ses interrogations. Touchés par cet homme à la dérive, les fantômes vont l’aider à reconquérir Emma.

Avis de Valérie

Poltergay part d’une bonne idée pour un film comique mais aussi pour un film fantastique. Un jeune couple s’installe dans une vieille demeure à rénover qui s’avère être l’antre douillet de 5 fantômes. Ces derniers sont piégés à l’intérieur après avoir trouvé la mort dans une boîte de nuit au sous-sol aux meilleurs moments du Disco. Ils vont rendre impossible la vie des propriétaires d’autant que seul le jeune homme les aperçoit. Emma (Julie Depardieu) finit par quitter Marc, le croyant devenu schizophrène et violent.

La trame se divise en deux parties. L’une est la descente aux enfers de Marc (Clovis Cornillac) qui voit non pas des hommes morts mais des décédés gays et heureux de l’être (gays, pas morts !). Il commence à douter de sa santé mentale. Puis, lorsqu’il finit par accepter l’inavouable, la seconde partie devient totalement comique et enchaîne les tableaux humoristiques avec bonheur. Les acteurs sont pour la plupart de qualité et le jeu le plus notable provient de Julie Depardieu, qui arrive à rendre crédible n’importe quel rôle. Parmi nos joyeux gaillards, Lionel Abelanski sort son épingle du jeu ainsi que Philippe Duquesnne.

C’est pourquoi, malgré de très bons moments, le film est un peu bancal à cause de cette volonté de donner plus de corps au côté fantastique sans y aller franchement et en l’abandonnant dès que possible pour se complaire dans la bonne farce à la française. Quelques plans typiquement liés au cinéma d’horreur montre cette détermination de la part du réalisateur sans pourtant réussir à tromper le spectateur.

Néanmoins, il s’agit du premier film du réalisateur Eric Lavaine, et si ce n’est pas la sortie de l’année, il reste agréable à visionner.

Avis de Cécilia

Poltergay commence comme une histoire de fantômes et de maisons hantées tout à fait classique : un accident tragique (un incendie à l’Ambigu), le chat qui sent bien que cette demeure isolée est louche, la musique étrange et effrayante. Sauf qu’on a Boney M en fond sonore – un véritable enfer de se débarrasser de Rasputine.

Des répliques hilarantes («Mon ex est devenu maire !» annonce Michel devant la photo de Bertrand Delanoë ; «Vous faites quoi dans la vie ?» demande Marc dans une boîte gay «Je suis actif !» répond son interlocuteur très clairement homosexuel «Oui ! Mais actif dans quoi ?» lui rétorque naïvement notre pauvre bougre) sont disséminées un peu partout. Des séquences émouvantes (Salopette cherchant à connaître ce qui est arrivé à l’amour de sa vie ; Emma quittant Marc) parsème le chemin des gays fantômes vers la vie éternelle.

Les acteurs sont totalement dans leur rôle respectif. Par exemple, Gilles n’assume pas son homosexualité du coup il est poignant ou Michel, le personnage qui évolue le plus au cours du film, voit l’homophobie partout mais comprend finalement qu’il pense tout ce qu’il déteste – intolérant.

Poltergay arrive à être humoristique et touchant sans caricaturer ses personnages.

Fiche Technique

Genre : Comédie

AvecClovis Cornillac, Julie Depardieu et Michel Duchaussoy

Durée : 93 minutes

Date de sortie : 25 Octobre 2006