Pyongyang : capitale de Corée du Nord où sévissent la famine (l’aide alimentaire est détournée par le régime), les camps de rééducation (qui officiellement n’existent pas), le culte de la personnalité (les années nord-coréennes sont comptées à partir de la date de naissance… pardon de la date de conception du Grand Leader).
C’est dans ce pays que débarque un Canadien pour terminer un dessin-animé (le plus souvent à la lumière naturelle car l’électricité fait souvent défaut). Évidemment, tout étranger doit s’accommoder de certaines règles : l’interdiction de tout contact avec la population (excepté, bien entendu, les guides officiels gracieusement mis à leur service par le pouvoir en place), la surveillance accrue par la Police de la Pensée (pardon par les guides officiels précédemment cités) et la visite des hauts lieux de propagande (ce n’est pas obligatoire, mais il n’y a rien d’autre à visiter).
Ça c’est le côté déplaisant, mais en fait l’auteur s’amuse à faire preuve d’humour noir à chaque fois que c’est possible. Il s’amuse à semer son guide-interprète-espion (raté, il est en fait devant), il se moque subtilement de lui (l’allusion à Captain Flam a dû lui échapper) et lui refile un exemplaire de 1984 (ce qui permet de constater son air terrifié quand il le rend en catastrophe).
Une description précise d’un univers totalitaire réalisée par un privilégié (qui n’a pas eu besoin d’y demeurer).
Fiche Technique
Auteur : Guy Delisle
Editeur : L’Association
Collection : Ciboulette
Sortie : mai 2003
Prix : 23 euros
Inédit, moyen format, noir & blanc, 176 pages