Twenty

La chanson titre « Twenty » parle de l’histoire d’un soldat rempli de désillusion : il voulait servir son pays après les attentats du 11 septembre 2001 et est parti en guerrier pour l’Irak où il a trouvé l’horreur. Cette oeuvre d’art est triste, mélancolique et mélodieuse. Comme le reste de son oeuvre, elle est aussi engagée contre le militarisme que Robert Cray connaît bien pour avoir grandi sur des bases militaires.

Avec cet album, il rend aussi hommage à l’un des musiciens les plus pacifistes qui soient : Bob Dylan. L’album est sorti le jour de son anniversaire.

On parle peu de cet artiste et c’est un tort. En fait, relativement peu en dehors de son titre de gloire rafflé en remettant le blues à l’honneur dans les années 80 (son « Take Your Shoes Off » a remporté un Grammy Award) ou de ses compositions immortalisées par d’autres que lui comme « Bad Influence » dont Eric Clapton a fait un de ses chevaux de bataille. « Twenty » est déjà le treizième album de Robert Cray et nul ne semble s’en soucier. Il enfile chaque année les perles dans l’indifférence presque générale – le présent album n’échappe pas à la règle – alors qu’il est un des derniers représentants d’une tradition autrefois illustrée par Sam Cooke et Otis Redding côté chant, Buddy Guy et Albert Collins côté guitare. Car l’homme la joue tout en finesse, à l’économie. « Less is More » comme disent les Américains. De sa voix suave, Robert Cray enchante encore. Pour s’en convaincre, il ne suffit que d’une chose : écoutez « Out Of Eden » ou sa reprise de « Cry For Me Baby » d’Elmore James. Alors précipitez-vous sur « Twenty ».