The edge of night – Avis +

Présentation de l’éditeur

To support her small daughter, April Ortiz does what she has to do — which means waiting tables in a skimpy outfit at a popular nightclub in the gang-infested area of Chula Vista. When one of her co-workers is found raped and murdered, April does what she knows she shouldn’t — she defies the neighborhood code by giving the police a hardcore gang member’s name.

Clean-cut cop Noah Young wants a shot at breaking this case more than anything in the world — that is, until he meets the unforgettable April Ortiz. When April gives Noah the tip, a spark ignites. As the fire between them threatens to blaze out of control, the two are dragged down further into the dark mysteries of the graffiti-lined streets, taunted by a crazed killer who could strike again at any time.

Avis de Callixta

Voilà un romantic suspense proche de la perfection où tout le talent de Jill Sorenson s’exprime avec éclat. Cet auteur discrète, rare aussi car elle publie assez peu est en train de construire une carrière très personnelle dans le genre avec un ton, des obsessions et des histoires qui lui sont très personnelles. Après seulement quelques romans, il est évident qu’elle est absolument brillante et qu’il faudra la suivre de très près.

Comme toujours, son histoire se déroule en Californie du sud. En effet chacun de ses livres à cet état pour cadre et après avoir visité les plages comme La Jolla, paradis des surfeurs ou le désert et les traces du passage des Indiens, elle va se pencher sur la frontière américano-mexicaine dominée par les gangs. C’est un sujet rarement abordé dans le romantic suspense et elle va le faire magnifiquement sans jugement, avec finesse en soulignant toute la complexité de la situation.

Elle choisit pour mettre pour cela un couple de héros charismatiques, emblématiques de ce qui se passe. Noah Young est un jeune officier de police idéaliste qui a choisi de coin déshérité et notamment la petite ville de Chula Vista juste à la frontière pour exercer sa mission. Il appartient à la brigade spécialisée dans les gangs et patrouillent dans les rues.

C’est lors d’une de ces missions qu’il repère un couple de gamins affolés qui vont le conduire auprès du cadavre d’une jeune femme. Celle-ci était serveuse, liée aux gangs et l’enquête va commencer, difficile et dangereuse.

Quant à April Ortiz, elle est d’origine mexicaine et serveuse elle aussi, là où travaillait la victime. Belle, très jeune, elle élève sa petite fille qu’elle a eue très tôt, du mieux qu’elle peut dans un quartier difficile. Ils représentent à eux deux toute la complexité de la situation : Chula Vista est une ville américaine mais où l’on parle plus espagnol qu’anglais dans les rues pauvres.

Noah est l’Américain typique, beau, issu d’un milieu traditionnel et favorisé ; April est la petite hispanique, très belle mais avec peu d’avenir et victime de son milieu, celui de la drogue, de l’argent facile et de l’addiction. Rarement, un romantic suspense a été aussi réaliste dans la description de ce milieu.

Mais là où Jill Sorenson repousse encore les limites de l’excellence, c’est qu’elle parvient à nuancer cette première image. Certes April est pauvre mais se débat pour s’en sortir et a fait déjà du chemin. Noah est idéaliste mais aussi ambitieux et un brin naïf aussi. Il croit pouvoir nettoyer le quartier et devenir un agent de la police criminelle dont il admire le chef, un Mexicain qui a réussi.

Toute la complexité des personnages est soigneusement explorée dans des scènes de la vie quotidienne, qui permet de les voir réagir et d’entrer en empathie avec eux. Les personnages secondaires sont aussi importants apportant encore des nuances, de nouveaux portraits pour souligner que rien n’est décidément simple.

Parmi eux, la jeune sœur de Noah, Meghan est particulièrement attachante surtout dans la relation qu’elle noue avec un autre personnage secondaire formidable, Eric, l’oncle de la fille d’April, membre d’un gang et artiste à ses heures. L’idylle compliquée qui se naît entre ces deux-là et profondément touchante, douce-amère aussi.

L’intrigue se développe alors lentement, dans les rues surchauffées et dans l’atmosphère électrique de Chula Vista, sur fond de guerres de gangs, de trafics divers et d’abus sexuels. C’est dur, sans doute très réaliste et très bien pensé.

L’enquête n’est pas très complexe, il est même possible de deviner qui est coupable des meurtres dans la petite cité, mais la solution est passionnante en elle-même. Il n’y a pas de fausses notes dans cette superbe histoire, forte, basée sur un couple qui fonctionne totalement. Noah et April sont superbes dans le chemin qu’ils font l’un vers l’autre par delà leurs préjugés et leur passé respectif. Leur relation est passionnée, brûlante et électrique.

Jill Sorenson a parfaitement réussi son roman, comme le précédent. Elle semble vouloir rester dans ce contexte si l’on en croit les quelques pages proposées de son prochain livre. Il est urgent que les lecteurs la découvrent car elle représente vraiment une des nouvelles tendances de ce genre.

Loin des équipes de policiers surdoués ou des enquêtes sophistiquées, c’est une plongée dans une certaine Amérique, réaliste, peu séduisante mais passionnante autour de personnages ordinaires.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 432
Editeur : Dell Publishing
Sortie : avril 2011
Langue : anglais
Prix : 6,57 €