Présentation de l’éditeur
Promettez-moi de ne plus jamais m’embrasser et je renoncerai à vous tuer. Volontiers, répond-t-il, amusé. Ghislaine n’en croit pas ses oreilles. Vous promettez ? Bien sûr. Mais je vous préviens que je ne tiens jamais mes promesses. Elle aurait dû s’en douter ! Faire confiance à Nicolas Blackthorne ? Quelle idée ridicule ! Dix ans auparavant, l’infâme Anglais a laissé les parents de la jeune fille monter à l’échafaud. Depuis, Ghislaine rumine sa vengeance :elle tuera Blackthorne ! Mais elle ignore que sa candide détermination éveille bien d’autres sentiments chez le fort séduisant jeune homme. Autrement plus subtils, autrement plus dangereux.
Avis de Valérie
Lorsqu’on débute la lecture de ce roman, on découvre Gilly, une jeune française officiant comme cuisinière chez une Lady en Angleterre, tentant d’empoisonner le cousin dévoyé de celle-ci. Si l’homme en réchappe, c’est dû à sa constitution car la mort au rat versée dans les aliments qu’il a consommés était bel et bien de nature à le rayer de la surface de la Terre.
Si le résumé de la quatrième de couverture n’est pas erroné, il n’indique pas la réelle teneur du livre. Ghislaine est la fille de nobles français guillotinés sous la Terreur. A 15 ans, elle s’est retrouvée seule dans le Paris ensanglanté de cette période peu glorieuse de notre histoire, avec son petit frère et ayant aucun moyen de subsistance. La haine qu’elle éprouve pour Nicolas Blackthorne est lié intiment à cette période de son existence et son désir de vengeance est réel et bien loin des minauderies des dames rencontrées habituellement dans ce type de romans. Par ailleurs, Nicolas est un véritable lord dévoyé. Ce n’est pas une formule de style où un effet de manche pour se donner un genre, non. Il n’a aucune parole, provoque et tue en duel qui il veut et ne s’embarrasse pas d’une conscience inutile. C’est pourquoi, après qu’il a survécu à la tentative d’assassinat de Ghislaine, il la kidnappe pour la punir à sa manière.
Pas de faux semblant avec Anne Stuart, nous lisons un récit féroce, sombre, où la rédemption n’est pas un vain mot. La dureté des caractères principaux est contre-balancée par l’amour indéfectible de l’amie de Gilly, Helen qui, avec candeur et fidélité, prouve son amitié en n’abandonnant jamais la jeune française. Elle irait au bout du monde pour la sauver des griffes de son cousin, si il le fallait. Les tendres sentiments qu’elle éprouve pour le gentilhomme qui l’aide à poursuivre l’équipage de Blackthorne, apporte également une douceur bienvenue face au tête à tête meurtrier de Nicolas et Ghislaine.
L’ensemble créé un roman pourvu d’une ambiance assez unique, qui ne peut que toucher à la fois par la qualité de l’écriture, la précision historique des faits (même ceux concernant la France), et une volonté de brosser avec rigueur la psychologie des personnages.
Si vous ne connaissiez pas Anne Stuart, voici un roman qui vous fera découvrir son monde et qui ne vous abandonnera pas la dernière page tournée.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 380
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 16 mars 2009
Prix : 6,90 €