Secret desires of a gentleman – Avis +

Résumé de l’éditeur

Maria Martingale was going to elope. But Phillip Hawthorne, Marquess of Kayne, put a stop to those plans when he learned his younger brother intended to marry a cook’s daughter. Now twelve years later, Maria discovers that the man who holds her fate in his hands is none other than the haughty gentleman who sent her packing – and he’s as handsome and arrogant as ever.

Happily Ever After ?

Always the proper gentleman, Phillip will do anything to protect his family from scandal, and when Maria dares to move in right next door, he knows scandal will surely follow. She is as tempting as he remembered… and the more he sees her, the harder it is for Phillip to hide his own secret desire for her…

Avis de Callixta

Laura Lee Guhrke aime ce qu’elle fait et cela se sent. Elle a soigneusement choisi la période qui sert d’écrin à ses personnages : la fin du dix-neuvième siècle et l’Angleterre victorienne. Par de multiples détails sur Londres, sur la mode masculine ou féminine, sur les activités des hommes et des femmes, elle dresse un portrait vivant de cette période et elle a le soin scrupuleux de faire agir et réagir ses personnages dans les mentalités de leur époque, ce qui n’est pas chose facile pour nos esprits du vingt-et-unième siècle qui n’acceptent plus certains compromis.

C’est particulièrement évident dans le choix de son personnage masculin, véritable défi dans la romance actuelle. C’est l’antithèse du mâle alpha. Elle fait de Phillip, Marquis de Kayne, un gentleman anglais comme vous ne pouvez que les imaginer. Parfaitement éduqué, il maîtrise à la perfection toutes les règles compliquées de la bienséance et est l’incarnation de la noblesse britannique, froide, un brin hautaine, terriblement réservée. Pas facile de rendre séduisant un tel héros : de la hauteur au dédain, il n’y a qu’un pas. De la distinction raffinée au snobisme, il y en a un demi ! L’héroïne ne se prive pas de le noter d’ailleurs.

Pourtant Phillip éclate dans ce roman de tout ce qu’il n’est apparemment pas ; Laura Lee Guhrke a le génie de le révéler à nos yeux seulement, faisant de nous sa complice. Par un mouvement de tension d’épaules, un éclair dans le regard, on comprend que derrière ce mur de noblesse anglaise, se cache un homme dont on va deviner peu à peu tout le feu et la profondeur. Oh, Philipp fait de son mieux pour nous dissimuler (ainsi qu’aux personnages du roman) ce qu’il est mais le barrage se craquèle peu à peu. Quand une pierre tombe, il la remplace méthodiquement mais peut-on résister aux torrents de passion qu’il y a derrière ? Ce héros est profondément attachant malgré ses réactions héritées d’une éducation marquée au fer rouge en lui. C’est une réussite totale.

Maria Martingale l’est tout autant. C’est une pâtissière, fille d’un cuisinier, celui de la famille de Phillip. Elle a laborieusement fait son chemin dans ce milieu masculin et a enfin la possibilité d’ouvrir sa boutique. Le hasard va la jeter dans les bras de Phillip dont elle a un fort mauvais souvenir. Maria incarne tout autant que Phillip son époque : celle où les femmes, lentement gagnent dans les milieux de la petite bourgeoisie leur indépendance financière. Ce sont des précurseurs et leur avenir est toujours menacé. Voir la jeune femme réussir dans sa toute nouvelle boutique qui fleure bon la pâtisserie et le pain, est réaliste et délicieux.

Laura Lee Guhrke se consacre à l’histoire de ce couple et uniquement à cela. Elle nous livre leurs états d’âme mais ils ont bien du mal à analyser ce qui leur arrive et le lecteur est le seul à avoir tous les éléments en main pour comprendre ce qui se produit. Ce parti-pris dans la construction du roman est une réussite totale.

Comme toujours, ne cherchez pas des scènes torrides nombreuses et graphiques. Tous le romantisme et l’érotisme sont dans des gestes, des mouvements de corps, des petits riens. Un ruban pour tenir des cheveux qu’un gentleman bien élevé et totalement froid n’aurait jamais dû conserver par exemple.

Ajoutons que non seulement Laura Lee Guhrke réussit magnifiquement la construction générale du roman mais elle crée des sortes de saynètes qui se déroulent dans la pâtisserie de la jolie Maria : tout passe par sa cuisine, ses fourneaux : Phillip et son frère Lawrence y passent, s’y croisent, Phillip et Maria se découvrent… Il y a cette pièce chaude, accueillante et parfumée et le balcon qui unit les logements de nos deux héros. Nous sommes alors les spectateurs de leurs émois.

Vraiment ce livre est un pur délice, une vraie gourmandise comme le sont les pâtisseries concoctées par notre héroïne qui portent bien-sûr toutes des noms français !

La série avait déjà deux très bons premiers romans, celui-ci élève encore le niveau. Laura Lee Guhrke mérite vraiment d’être de nouveau traduite en français. Elle est sans doute le meilleur des auteurs de romances historiques victoriennes aujourd’hui.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : 1 novembre 2008
Langue : anglais
Prix : 5,51 €