Ruthless – Avis +

Présentation de l’éditeur

Few outsiders will ever witness the dark misdeeds of the Heavenly Host. And among this secret society, where exiled Georgian aristocrats gather to indulge their carnal desires, fewer still can match the insatiable appetite of their chief provocateur, the mysterious Viscount Rohan.

Pursuit of physical pleasure is both his preferred pastime and his most pressing urge, until he encounters the fascination of a woman who won’t be swayed. And while his dark seduction appalls the pure and impoverished Elinor Harriman, she finds herself intrigued…and secretly drawn to the man behind the desire.

Avis de Callixta

Anne Stuart n’a pas écrit de grands romans historiques depuis quelques temps. Elle s’est plutôt consacrée à son excellente série de romantic suspense inaugurée par le célèbre (du moins pour les lecteurs en version originale, la France ayant fait l’impasse incompréhensible sur ces titres) Black Ice et son cultissime Bastien. Ce héros, bad boy, méchant, tordu qui malmène, tourneboule et séduit complètement l’héroïne avait fait date. Francis de Rohan pourrait bien faire la même chose dans un genre subtilement différent.

Anne Stuart a signé ici une grande romance historique totalement basée un couple de héros réussis à la perfection dans une atmosphère décadente, sulfureuse et délicieusement trouble. Nous sommes en 1768, à Paris et Francis de Rohan mène une vie de débauché du dix-huitième siècle qui fait de lui un don Juan doublé d’un Casanova. Il est aussi le président d’une sorte de club dédié aux plaisirs de la chair qui organisent des orgies dans sa grande maison de Paris et dont l’apogée est deux semaines de fêtes sans limite au moment de Carnaval.

Quant à l’héroïne, Elinor, elle vit avec sa sœur et quelques domestiques dans un taudis de la même ville où sa mère achève de mourir horriblement de la syphilis. La déchéance de la famille a été terrible après que la mère d’Elinor a quitté son aristocrate d’époux anglais et suivi ses amants à Paris. Quand Elinor apprend que sa mère est partie jouer avec ses dernières économies dans l’antre de Lord Rohan, elle prend son courage à deux mains et se lance à sa recherche.

Ne croyez pas que vous avez affaire à une jeune écervelée qui se jette dans les bras du danger avec candeur. Elinor n’a rien de tout cela. Elle se sait ordinaire, loin d’être belle et est convaincue sincèrement qu’elle n’a aucun attraits pour les débauchés de Lord Rohan. Elle avait vu juste sauf que Francis va voir au-delà de son nez trop long et ses cheveux ternes.

Cela n’est que le départ d’une danse, lente et voluptueuse de séduction d’Elinor par Rohan. Anne Stuart est alors à son meilleur. Rohan est complexe à souhait capable de coucher avec n’importe qui par ennui, sans morale sauf la sienne mais capable aussi d’empathie. Tout au long du livre, il semble porter plusieurs masques qui tombent peu à peu. Ils composent, tous ensemble, sa personnalité riche, terriblement séduisante, irrésistible. Dans ce genre, c’est l’un des meilleurs héros jamais écrits.

Il faut bien-sûr aimer ces aristocrates décadents, couverts de bijoux, soucieux de leur apparence, élégants, gracieux autant que virils. Face à lui Elinor n’est pas simplement ballottée par les évènements comme le sont souvent les héroïnes d’Anne Stuart, elle se bat, résiste, impose son intelligence vive et percutante qui lui a permis de traverser une vie misérable qui sous la plume d’un auteur moins doué aurait sombré dans le mélo. C’est un grand couple de héros qui se séduisent mutuellement, à leur grande surprise. Ils se complètent et Elinor apprend à se trouver belle sous le regard de Rohan. Il ose, grâce à elle, se laisser aller à aimer.

Il ne se passe pas grand-chose dans le livre. Il y a un mystère autour de l’héritage d’Elinor et sa famille et Rohan, isolé et exilé en France après son implication auprès des Ecossais lors de la bataille de Culloden, reste très mystérieux. Non, tout est centré sur ce couple fort.

Cela laissera sans doute bien des révélations pour les tomes suivants puisqu’il s’agit d’une trilogie consacrée à la famille de Francis. Et contrairement à bien d‘autres auteurs, Anne Stuart ne laisse rien deviner sur son prochain héros, un certain Aidan de Rohan. Elle ne fait décidément rien comme les autres, non, elle le fait mieux !

Ce premier tome est donc un pur délice, une plongée dans une atmosphère décadente et frelatée que seule Anne Stuart maitrise ainsi. La retrouver dans une telle forme est une excellente nouvelle. Pour tous ceux qui regrettent la pause dans l’écriture d’une suite des « Ice », c’est aussi une délicieuse surprise. Vraiment Anne Stuart est une géante de la romance… pour notre plus grand bonheur !

Signalons aussi que cette trilogie est précédée d’une nouvelle en lecture gratuite pour celles qui comprennent l’anglais.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 400
Editeur : Mira Books
Langue : anglais
Sortie : août 2010
Prix : 6,28 €