Robert Mitchum est mort – Avis +

Présentation officielle

Franky est un acteur de seconde zone en pleine dépression. Arsène, son manager, croit en son potentiel de star, et l’embarque sur les routes d’une Europe improbable, à la recherche d’un cinéaste mythique, direction le cercle polaire.

Une odyssée « mélancomique » entre vitamines et somnifères, rock’n roll et femmes fatales.

Grand Prix du Jury du Long métrage français, au 23e Festival Premiers plans d’Angers 2011.

Avis de Claire

Robert Mitchum est mort, à l’image de son titre très humour noir, est ce que l’on appelle un film atypique. Le titre, tout d’abord justement… Sait-on vraiment pourquoi Robert Mitchum, si ce n’est que l’acteur hollywoodien, jugeant que si un chien était capable de « jouer » dans Lassie, lui aussi pouvait le faire…

Le héros du film, ‘Frankie Pastor’, est un apprenti comédien au physique assez particulier, au talent incertain, sauf pour son manager qui a foi en lui comme on a foi en Dieu, il est vraiment prêt à tout pour l’aider à réussir. Pourtant, le jeune homme nous séduit d’emblée par sa douceur, sa grâce et sa candeur (belle révélation que Pablo Nicomedes, qui a un petit côté Vincent Gallo).

Olivier Gourmet, dont le très grand talent explose quasiment à chaque scène, traverse le film avec une énergie et un zèle d’une rare justesse. Son personnage de manager obsessionnel le mène aux portes de la folie, prétexte à quelques scènes comiques hallucinantes et délurées.

Ces deux personnages hors normes vont se retrouver crapahutant sur les routes d’une Europe désolée, triste mais belle, pauvre mais généreuse. De la Pologne en passant par Strasbourg, jusqu’à très haut, vers le Cercle polaire, nos héros vont vivre leur rêve de gloire et de paillettes envers et contre tout.

Flanqués d’un musicien noir qui ne passe pas inaperçu (le génial Bakary Sagaré), croisant le chemin de quelques ‘figures’ emblématiques, comme Wojciech Pszoniak en directeur de la très prestigieuse école de cinéma de Lodz (qui a révélé des génies tels que Andrzej Wajda ou Roman Polanski), de femmes fatales à la beauté ténébreuse et envoutante, de cinéastes en pleine crise d’identité, de paysages nordiques d’une beauté à couper le souffle…

Tourné en partie en Pologne et en Norvège, le film est un vibrant hommage au septième art européen, notamment au cinéma exigeant du finlandais Aki Kurismaki (le Polaris Film Festival du film est un clin d’oeil à son fameux Festival du Soleil de minuit, qui se déroule tous les ans en juin quand le jour dure 24 heures).

Porté par une distribution parfaite, un humour à la fois émouvant et tendre, une image et une bande-son très soignées, Robert Mitchum est mort a un petit quelque chose de spécial qui le rend inoubliable… Peut-être un peu de « l’esprit du rockabilly« , comme le dit à un moment Arsène, le personnage de Olivier Gourmet, « c’est faire avec ce qu’on a même quand on n’a pas grand-chose », et ça marche !

Fiche technique

Sortie : 13 avril 2011

Avec Olivier Gourmet, Pablo Nicomedes, Bakary Sangaré, Danuta Stenka, André Wilms, Wojciech Pszoniak…

Genre : comédie

Durée : 90 minutes