Rencontre avec Eléonore Fernaye

Merci aux éditions Milady Romance qui nous ont permis de rencontrer une jeune romancière au talent évident, la très sympathique Eléonore Fernaye, dont nous avions beaucoup apprécié le premier roman, Scandaleuse Elisabeth, une romance « à la française », qui se passe quelques années avant la Révolution…

Nous avons d’ailleurs demandé à Eléonore ce qu’était pour elle une romance « à la française » et comment elle en était venue à écrire sur le sujet… La pétillante jeune femme avoue sans mal qu’elle vient d’un milieu où lire de la romance n’est pas forcément très bien vu, mais farouche lectrice elle-même, elle rêvait de s’essayer au genre. Historienne de formation, elle est passionnée par l’époque médiévale, la Renaissance, elle aime aussi les bals costumés où elle fait preuve d’une élégance sans faille, nous avons vu des photos !

Ses auteurs de prédilection en la matière vont de Julia Quinn, en passant par Loretta Chase (la série des Carsington a été un véritable choc pour elle), à Lisa Kleypas, Eloisa James… Mais elle lit de tout, aussi bien de la fantasy (elle est d’ailleurs la traductrice de certains tomes de J.R. Ward parus chez Milady) mais aussi des classiques, elle voue un véritable culte aux romans de Zola, dont le magnifique Au bonheur des Dames, sans doute l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature française, on a tendance à l’oublier…

Ecrire de la romance, c’est respecter un paradigme de codes, Eléonore conçoit qu’elle n’a pas eu trop de mal à s’y atteler, en tant que lectrice de romance, elle a aussi ses préférences, donc elle a écrit le genre d’histoires qu’elle aurait eu envie de lire. Concernant les scènes un peu torrides entre les deux héros, ça n’a pas été facile à écrire, mais c’est quelque chose qui apporte du piment, ou du moins du dynamisme au texte. En en parlant avec des lectrices, elle s’est rendue compte que cela leur plaisait, elle a donc décidé d’en écrire.

Pour créer ses personnages, pas de références particulières, pas d’acteurs ou d’actrices qui lui trottaient dans la tête, simplement une envie d’imaginer une héroïne (Elisabeth d’Arsac) très différente d’elle, à la fois en phase avec son époque, mais aussi suffisamment moderne pour intéresser la lectrice de 2013. Quant au héros, pas de modèle précis, juste un personnage masculin qui est en contradiction avec l’héroïne, il fallait que le contraste soit assez fort pour marquer les divergences de culture.

Concernant le choix de la période historique de son roman, Eléonore nous a confié que cela lui apparaissait comme une évidence, plus intéressant à décrire, il s’agit après tout d’une époque frémissante, charnière… On y retrouve le Siècle des Lumières, une certaine liberté d’esprit, un certain sens de l’anti-conformisme qui caractérise assez sa fantasque héroïne. Et puis bien évidemment, il y a la possibilité de parler de l’Indépendance américaine et donc de pouvoir introduire un personnage américain. Pour être un jour publiée outre-Atlantique, pourquoi pas ?

Quoiqu’il en soit, nous en savons un peu plus sur les projets littéraires de la jeune femme, qui nous a dit écrire à ses heures perdues, elle ne vit pas encore de sa plume, le rythme est donc assez soutenu pour elle. Attentive aux détails historiques, elle vérifie tout, ne souhaitant ni faire de contre-sens ni de maladresse, elle met beaucoup de temps à faire des recherches. Pour le second tome, qui se passera en partie aux Etats-Unis, nous retrouverons Louis, le frère d’Elisabeth. Le troisième tome sera consacré à Constance, la petite soeur, et se passera en 1791, en pleine tourmente révolutionnaire.

Ecrire un roman dans un autre genre ? ce serait tout à fait possible pour la jeune romancière qui nous a avoué avoir déjà écrit une nouvelle gothique ainsi qu’une histoire de vampires. Ses influences sont d’ailleurs très classiques dans le style, elle a reconnu avoir été tout particulièrement influencée par Ann Radcliffle.

Beaucoup, beaucoup de projets très intéressants se bousculent donc dans sa tête (dont une romance à l’époque de la Renaissance), souhaitons lui de les concrétiser au mieux. Eléonore Fernaye, un nom à retenir dans la romance historique française ! En attendant, rendez-vous l’année prochaine pour la suite de sa saga révolutionnaire !

Crédit photos : Valérie Revelut pour Onirik