Padam, Padam – Avis +

Présentation de l’éditeur

Padam, Padam ! Le spectacle musical inspiré de la vie fabuleuse de Norbert Glanzberg.

Padam padam : des chansons qui font tourner la tête… au monde entier ! Quatre artistes époustouflants de talent, de swing et d’humour rendent un irrésistible hommage à Norbert Glanzberg, l’un des plus grands compositeurs du XXe siècle.

Mais oui, Padam padam, Les grands boulevards, Mon manège à moi ou… Ça, c’est de la musique! … c’est du Glanzberg ! Cet inconnu de génie, chassé par les nazis et réfugié en France, a écrit la musique de dizaines de monuments de la chanson française… chantés par Piaf, Dalida et Montand – mais aussi Whoppi Goldberg, Etienne Daho, Arthur H et Catherine Ringer.

Ses chansons sont autant de bulles d’oxygène, de pieds de nez malicieux et poétiques et de bouffées de bonheur pour les spectateurs !

Avis de Marnie

Avec le titre « Padam, Padam« , à quoi nous attendons nous ? A une jolie visite de Paris, avec ses célèbres chansons, bien… rétro, un aperçu des courants musicaux du siècle dernier, de Frehel à Cora Vaucaire, en passant par Montand, Lemarque et autres Maurice Chevalier ou Mistinguett, soit un charmant spectacle pour troisième âge et plus si affinités.

Or, pas du tout ! Un peu ébahis, nous avons le droit à un « gentil » mais sérieux, très sérieux spectacle engagé, en ces temps plutôt indécis où la nationalité semble poser des problèmes à nos politiciens. Ainsi que Frederik Steenbrink et Isabelle Georges l’ont précédemment fait avec le spectacle Une étoile et moi – centré sur la vie de Judy Garland – ici, ce n’est pas autour de Paris que va s’articuler ce concert, mais autour de l’existence d’un illustre inconnu de la chanson française : Norbert Glanzberg.

Comme vous ignorez sûrement qui est Norbert Glanzberg, sachez qu’il s’agit du compositeur de l’illustre chanson immortalisée par Edith Piaf : Padam, Padam, mais aussi de Mon manège à moi (repris il y a quelques années par Etienne Daho) ou encore Les grands boulevard (Yves Montand).

Né en Galicie (Pologne) en 1910, l’enfant prodige se retrouve à cinq ans émigrant en Allemagne et à jouer de la musique avec Bella Bartok. Mais comme il faut bien vivre, le voici jeune adulte en train de composer des petites chansonnettes pour les chanteuses de cabaret ou des musiques de film pour de jeunes réalisateurs allemands, alors inconnus, tel Billy Wilder ou Max Ophuls.

Les années passent, il devient célèbre, mais nous sommes en 1933… et il sera déclaré par Goebbels « ‘artiste juif dégénéré ». Après, sa vie devient un roman, bien évidemment, racontée sur le mode tragicomique, chanté, dansé, et mis en musique, par ses propres chansons, entrecoupées de petites scènes enjouées, dramatiques, émouvantes, mais toujours enthousiastes !

Norbert Glanzberg ayant écrit des musiques pour Tino Rossi, Edith Piaf, Maurice Chevalier, Mistinguett, nous pouvions nous attendre à des reprises vieillottes au ton légèrement décalé, et là encore, c’est une excellente surprise que d’entendre une orchestration et des arrangements swing mais aussi et surtout « guitare manouche », puisqu’en 1936, une des rencontres « françaises » les plus intéressantes de Norbert Glanzberg, sera celle avec Django Reinhardt.

C’est ainsi que sur scène, le guitariste Edouard Pennes s’en donne à coeur joie, alors que Jérôme Sarfati, contrebassiste rythme ce spectacle de bruits symboliques, de la BBC jusqu’au clin d’oeil célèbre du coeur qui bat. Frederik Steenbrink, aux multiples casquettes endosse la personnalité de Norbert Glanzberg, pour mieux mettre en valeur… Isabelle George, aussi vive que malicieuse, totalement à l’aise dans ce répertoire qu’elle interprète d’une manière jazzy aussi convaincante que talentueuse.

De l’humour, de la gaité, un vrai fil conducteur, des surprises, une mise en scène plus que dynamique, aucun temps mort… Un souffle de vent frais dépoussière quelques chansons, des célèbres, des oubliées, et au passage un standard international que je vous laisse la surprise de découvrir, et dont vous serez stupéfait de savoir qu’il a été composé par Norbert Glanzberg. Certaines semblent si modernes qu’il est presque dérangeant de savoir que ces chansons ont été au répertoire de Tino Rossi ou de Colette Renard. Alors, ne boudez pas votre plaisir, pour une heure trente qui semblent mystérieusement se dérouler en un claquement de doigts.

Délicieux !

Fiche Technique

Avec Isabelle Georges, Frederik Steenbrink au piano et chant, Jérôme Sarfati à la contrebasse et piano, Edouard Pennes à la guitare manouche.

Arrangements : Cyrille Lehn

Lumières : Fred Millot

Du 28 juillet au 11 septembre 2010
Du mercredi au samedi à 20h45
Location : 01 48 74 76 99
Tarifs : 30 € – 24 € – 10 €

Adresse : théâtre La Bruyère – 5, rue La Bruyère – 75009 Paris

Métro : Saint Georges (ligne 12)