Le premier livre des contes perdus – Avis +

Présentation de l’éditeur

Voici des récits dont certains comptent parmi les plus anciens des Jours Anciens. Tolkien venait de participer à la bataille de la Somme, il était ébranlé, malade, quand il composa « La Chute de Gondolin « , où Morgoth, le Sombre Seigneur, trouve le chemin du royaume caché et se présente avec toute son armée devant la cité forte; de là un carnage auquel n’échappèrent que quelques elfes en s’enfuyant avec Earendel, petit fils du roi.

On échappe mal à l’impression que le royaume caché, c’est l’Angleterre – protégée par son Channel – et que l’invasion de Morgoth exprime l’angoisse de l’auteur devant les hordes acérées des Teutons. Cependant le ton ignore la peur; il est tout de grandeur héroïque, de même que le « Conte de Beren et de Tinuviel » (qui prendra le nom de Luthien) respire l’élégie et même l’érotisme – un registre peu fréquent chez Tolkien.

On a pu montrer que l’auteur pense très précisément à Edith, sa femme, quand il écrit: « Elle avait les cheveux d’un noir de jais, la peau blanche, les yeux brillants, et comme elle chantait – comme elle dansait!  » Les deux amants partent pour la forteresse de Morgoth, à qui ils vont tenter – comme plus tard Frodon – d’arracher le joyau magique serti dans sa Couronne de Fer. A bientôt la fin du Premier Age du Soleil.

Avis d’Emilie

Ce livre consiste en un recueil de nouvelles, toutes liées les unes aux autres, qui parlent de la fondation et de l’histoire de la terre imaginaire de Tolkien, la Terre du Milieu.

Un homme seul voyage de par le monde. Et un jour, il s’arrête dans une maison, qui s’avère être tenue par des elfes, des premiers nés, qui ont vu la Terre naître et en connaissent les légendes les plus anciennes. Ils vont donc raconter à cet homme ces légendes. C’est ainsi qu’on saura pourquoi Morgoth a été déchu, comment Illuvatar a composé la chanson du monde, et quels démons les elfes ont du vaincre pour pouvoir s’assurer une vie paisible.

Chaque nouvelle est accompagnée de notes très complètes à propos de ces textes. Le fils de Tolkien parle de ce que son père n’a pas écrit, ce qui peut apporter des renseignements utiles. Toutefois, à moins d’être dans une optique studieuse, lire ces notes est assez futile. Pour ne pas gâcher la poésie de ces textes, on préférera lire les nouvelles sans les notes, quitte à y revenir plus tard.

Pour qui ne connaît pas Tolkien et son style si particulier, qui peut sembler au premier abord complexe, voire ampoulé, mieux vaut ne pas commencer par cette lecture. Sans connaître un minimum l’histoire de la Terre du Milieu via le Seigneur des Anneaux, ou le Hobbit (et on parle bien des livres, n’est-ce-pas ?), cela peut paraître indigeste au contraire des styles de rédaction actuels.

Cela permet de savoir dans quoi on se lance. ces textes peuvent en effet être assez rébarbatifs. Ils sont très riches et complets, et l’auteur n’a pas pensé à ses potentiels lecteurs quand il les a écrits. Aussi ne sait-on pas toujours de quoi il parle. Certains termes apparaissent subitement, sans être forcément expliqués. Certains sont simplement des synonymes, d’autres sont des traductions dans une langue différente de celle que Tolkien a créé…

Avoir une base est donc nécessaire, sous peine de rapidement jeter l’éponge.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 359
Editeur : Pocket
Collection : Fantasy
Sortie : 5 janvier 2008
Prix : 7 €