Jack et la mécanique du coeur – Avis +

Présentation officielle

Édimbourg 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois : premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais Ô grand jamais, tomber amoureux.

Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel un Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu’aux portes de l’Andalousie.

Avis de Claire

Dans l’univers artistique français, Mathias Malzieu est un électron libre, un touche à tout de talent, un poète lunaire. Si on le connaît surtout en tant que leader du groupe Dionysos, n’oublions pas qu’il est également écrivain, avec un univers à la fois très personnel et très allusif (notamment au monde burtonien, auquel il emprunte une certaine forme de douce mélancolie). Nous le retrouvons cette fois aux commandes de son premier long-métrage, librement adapté de son roman et de son album éponyme, La Mécanique du coeur.

Co-réalisé par Stéphane Berla, le film, qui a nécessité pas moins de cinq ans de travail pour voir le jour, sonne juste dès les premières images, sur lesquelles coule à la perfection la musique, signée Dionysos.

Edimbourg, 1874, la plus froide journée qu’on n’ait jamais connue. C’est en ce jour extraordinaire que vient au monde le petit Jack (sorte d’alter-ego de Mathias Malzieu, ils partagent d’ailleurs la même date de naissance à deux siècles près). La vie de Jack ne tient qu’à un fil, et la sage-femme, le Docteur Madeleine, doit même en arriver à cette extrémité tragique de retirer son coeur au bébé, qui est gelé, et de le remplacer par une mystérieuse mécanique de son invention…

La scène est magique, à l’image de l’ensemble du film qui manie avec talent images originales (on y retrouve la patte de Nicoletta Ceccoli, illustratrice du livre), poésie visuelle (on voyage avec délices de l’Ecosse à l’Andalousie), musiques envoûtantes, émotions inattendues, humour désopilant, ambiances steampunk, et voix habillant à la perfection les personnages…

En effet, le travail des comédiens va bien au-delà de l’exercice de doublage, d’une part, chaque personnage ressemble physiquement à la voix qui l’incarne, atténuant en cela symboliquement la frontière avec l’animation, mais possède littéralement sa propre individualité, lui transmettant une palette impressionnante dans la gamme des émotions. L’effet à l’écran est que l’on a plus l’impression de voir évoluer des acteurs au visage de poupée de porcelaine que des personnages animés, les rendant d’autant plus attachants.

Jack et la mécanique du coeur regorge d’allusions, de clins d’oeil, de références, mais est en même temps un monde à lui seul. Nul doute qu’il marquera son époque, un futur classique de l’animation ? C’est vraiment tout ce que l’on souhaite à ce merveilleux film-coeur !

Fiche technique

Sortie : 5 février 2014
Avec (voix) : Mathias Malzieu, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Alain Bashung, Arthur H, Dani, Rossy de Palma, Emilie Loizeau, Babet et Jean Rochefort
Genre : animation