Résumé de l’éditeur
Lors d’un vol à la First Wisconsin Bank de Winosha, la libraire de la ville (et employée du dimanche de la banque) Turner Hastings voit l’opportunité de saisir elle-aussi son propre butin. L’agent spécial du FBI, John MacKinnon est sur l’affaire. Mais Turner n’est pas une vraie voleuse, elle est juste déterminée à prouver que l’ambitieux directeur de la banque, Calvin Hyman, a escroqué la banque des années auparavant, pour ses ambitions politiques et qu’il ne s’agissait pas comme Hyman l’a témoigné de son regretté oncle Rusty. La vie de Turner tourne au road-movie façon Thelma et Louise, comme si Louise se lançait à la rescousse de Dane, sur les routes du Wisconsin dans son pickup Chevy, en jouant notamment au chat et à la souris avec MacKinnon. Se contactant au téléphone, nos deux héros sont rapidement fascinés l’un par l’autre…
Avis de Marnie
Malgré les apparences, écrire une bonne comédie policière est bien plus difficile qu’il n’y paraît. En effet, il faut non seulement concocter une intrigue qui tienne la route mais placer de l’humour et des sentiments de façon à ce que l’histoire progresse en tenant compte de tous les paramètres, harmonieusement… et lorsque cette mystérieuse alchimie fonctionne, cela peut être délicieux. Très peu d’écrivains atteignent ce degré de réussite. Il est donc agréable de souligner que ce coup d’essai d’un jeune auteur comme Julia Harper (Elizabeth Hoyt) est un coup de maître.
Nous pouvons constater que cette histoire est digne de figurer au panthéon des meilleures réussites de Linda Howard. Julia Harper reprend son célèbre ton sexy, son rythme alerte, deux héros qui nous réservent des surprises, en prime, elle modernise l’humour décalé avec entrain. Même si l’intrigue est simple, son évolution est fluide, maîtrisée et par certains aspects, très soignée. L’auteur retient en fait juste ce qu’il faut notre intérêt, en s’amusant à organiser un road-movie fort sympathique.
Les relations entre les deux héros constituent l’attrait principal du roman. Il faut saluer le moyen assez original qu’a trouvé l’auteur pour faire progresser les liens amoureux. Turner est une jeune femme attachante, qui dissimule un ressentiment énorme depuis de nombreuses années, et ronge son frein… Alors, lorsqu’elle saisit enfin la chance d’atteindre son but, la jeune femme se montre aussi impétueuse qu’entêtée. John est un héros comme on les adore : un agent du FBI blasé, cynique, individualiste et blessé par un passé douloureux, Julia Harper nous offre donc deux personnages attachants et séduisants. Cette rencontre va faire des étincelles !
Du point de vue scénaristique, il est seulement dommage que Julia Harper tombe un peu dans le too much, en créant deux personnages secondaires aussi idiots que déjantés qui semblent tout droit sortis d’une parodie concoctée par les frères Coen, sauf qu’ils en font trop. Ils ralentissent l’action ou au pire coupent le charme sexy que nous ressentons en lisant les conversations entre les deux héros. Si l’on oublie ce détail, disons-le, anodin ou accessoire, nous restons avant tout totalement sous le charme de cette comédie légère, enjouée et sensuelle. On en redemande !
Avis de Callixta
Julia Harper n’est pas une inconnue même si Hot est son premier livre. C’est en effet le pseudonyme d’Elizabeth Hoyt, qui s’est illustrée dans la romance historique et remporte un succès retentissant. Elle s’est lancée dans un autre genre que nous pourrions qualifier de comédie policière, il y a à peu près un an, et a deux titres à son actif.
Le talent d’écrivain d’Elizabeth Hoyt aka Julia Harper n’est plus à prouver et son entrée dans la comédie policière offre un livre amusant et charmant qui n’a sans doute pas la force et l’achèvement de ses romances historiques mais assez de qualités pour nous entraîner dans un très bon moment de lecture.
Turner Hastings est la bibliothécaire d’une bourgade du Wisconsin, célibataire à trente-et-un ans et avec une vie parfaitement ennuyeuse. Pour arrondir ses fins de mois, elle travaille tous les samedis à la banque de la petite ville. C’est justement ce jour que choisissent deux cambrioleurs pour tenter un hold-up. L’affaire tourne plutôt court mais à la stupeur des enquêteurs, la gentille et effacée bibliothécaire profite du désordre pour s’emparer d’un dossier dans le coffre personnel de son patron, le tout sous l’œil curieux des caméras de surveillance. Pour l’agent spécial du FBI, John McKinnon, l’affaire prend une autre tournure. Pourquoi cette jeune femme anodine a-t-elle fait cela ? Le voilà lancé sur sa piste avec un double intérêt : capturer la criminelle mais aussi faire connaissance avec la charmante personne qu’il a vu sur les écrans.
Julia Harper remplit son contrat de façon un peu inégale. Parmi les éléments les plus réussis, notons la relation amusante, rapidement passionnée et finalement très originale qui se noue entre le policier et sa suspecte. Pendant toute une partie du roman, John la contacte par téléphone. Les conversations sont sexy, amusantes, décalées et offrent de délicieux moments de pure comédie romantique. Nous sentons Julia Harper dans on élément avec deux personnages qu’elle apprécie visiblement beaucoup. Il faut dire qu’ils sont fort réussis tous les deux.
John fait partie des flics qui hantent le romantic suspense mais que nous retrouvons toujours avec plaisir : à près de quarante ans, il commence à sentir le poids des ans et les dents longues des débutants de son service. Ses cheveux grisonnent, ses articulations ont des raideurs mais il a pour lui l’expérience et l’opiniâtreté. Inutile de dire que chacune de ses apparitions est très agréable ! Quant à Turner, elle mélange candeur et intelligence, ce qui manquent parfois aux héroïnes d’aujourd’hui. Malgré son geste apparemment inconséquent, elle demeure avant tout, une jeune femme issue d’une petite ville, bibliothécaire, terrifiée par les coups de feu et par le guêpier dans lequel elle s’est fourrée. Ses échanges et sa relation avec John sont délicieux. Leur attirance mutuelle est immédiate et passe avant tout par l’image et par le son de leur voix ; Julia Harper a eu une excellente idée, ici et l’utilise très bien. Ajoutons que John et Turner partagent une attirance sexuelle forte et que le talent de Julia Harper est aussi très grand dans le domaine des scènes sensuelles. Elles sont peu nombreuses mais brûlantes à souhait !
L’aspect purement comédie est aussi très réussi. Cette partie est assurée par les personnages principaux mais aussi par le duo de cambrioleurs le plus bêtes du monde, j’ai nommé, Yoda et Bob L’Eponge (c’est leur déguisement pour ne pas être reconnus !). De loin en loin, quelques pages montrent leurs tribulations depuis la banque et ensuite dans leur fuite. Ils forment un couple digne d’un film des frères Coen. Autre élément amusant, la présence inattendue d’un énorme chien, un Danois, qui va avoir une place… encombrante dans toute cette affaire !
Là où Julia Harper déçoit un peu c’est dans la partie intrigue. Ne lisez pas ce roman si vous souhaitez lire un vrai suspense, il y a en a très peu. Ce n’était sans doute pas le but de l’auteur mais les motivations de tous les protagonistes et certaines de leurs réactions sont peu convaincantes. C’est loin d’être une catastrophe parce que les évènements s’enchainent remarquablement bien. Pas une minute d’ennui dans la lecture de ce roman.
L’essai de Julia Harper est donc parfaitement concluant dans un genre très différent de celui qui l’a fait connaître sous son autre pseudonyme. D’autant que Julia Harper a déjà sorti un autre roman For the love of Pete dont le héros est le très beau Dante Torelli, un jeune collègue de John.
Vous en entendrez certainement bientôt parler !
Fiche Technique
Format : broché
Editeur : Marabout
Collection : Fiction
Sortie : 1 avril 2009
Prix : 14,90 €