Citoyen du monde – Avis +

Présentation officielle

C’est avec la simplicité qui a fait le succès du Ministère des Affaires Populaires que HK (alias Kaddour Haddadi, fils d’immigrés algériens installés à Roubaix, il y a une trentaine d’années) présente Citoyen du Monde, son premier projet (presque) solo. Déjà quelques années qu’il peaufine cet album généreux, qui se décline sur 20 chansons et deux CD.

Des chansons riches, dans lesquelles le rap s’efface au profit du rock. Un rock bien sur largement métissé de rythmes afros et reggaes, teinté de guitares manouches, de flutes, violons, guitares et percussions maghrébines, d’accordéon et de piano. Une musique sans patrie fixe, partisane d’un monde sans frontière, qui touche à l’universel et au personnel.

Cet album permet d’abord à l’énergique HK, de faire dans la politique. On l’a constaté au sein du MAP, il sait parler des conditions de vie et diffuser les revendications des gens du peuple. Être citoyen du monde et saltimbanque, pour lui, est un acte de résistance et, plus qu’un droit, il considère comme un devoir de faire entendre sa voix autrement que par un bulletin de vote. Ces Saltimbanks sont avant tout un collectif artistique militant (« Identité internationale » est une lettre adressée ouvertement au président de la république).

A l’instar du premier extrait, « On lâche rien », l’album regorge d’hymnes populaires et entrainants dans la veine des tubes de Zebda, pour faire bouger et chanter les foules. « Tant qu’il y a de la lutte, il y a de l’espoir, … tant qu’on se bat c’est qu’on est debout ».

Mais il permet aussi à HK d’ouvrir son journal intime et de donner de la voix avec vulnérabilité. « Enfant d’une époque » parle aux fans de Bob Marley et de Michael Jordan, « Passer ma vie » parle d’amour avec pudeur, « La Maman » fait dans l’humour (pour forcer le trait, HK prend l’accent algérien, et parodie la mère arabe).

Avec sa « chanson française naturalisée », ce petit slameur du ch’nord et son espoir grand comme ça, se jouent des clichés et réchauffent le cœur. Forcément touchant.

Avis de Claire

Dans la lignée de Zebda ou de El Gafla, HK et les Saltimbanks gagnent à être connus et reconnus. Avec leurs chansons engagées, écolos, drolatiques, nostalgiques, énergiques, HK et les Saltimbanks sont emblématiques de leur époque, de la France métissée qui s’impose et s’expose.

Sur des airs de jazz manouche ou de musique orientale, émaillée de guitare sèche et d’accordéon, bercée de rythmes et de rap, la musique de HK, est celle du métissage. De son vrai nom Kaddour Haddadi, HK se décrit comme un « citoyen du monde » et c’est exactement le sentiment que l’on ressent en écoutant sa musique.

Abolissant les frontières symboliques des genres musicaux, ses mélodies nous emmènent à la fois très loin et ici même. Contemporaine, moderne et engagée, les mélodies du groupe lorgnent également du côté du grand Jacques, pour qui « le monde sommeill[ait] par manque d’imprudence ».

La chanson « On lâche rien« , dans l’air du temps et tout à fait dans le thème de l’actualité, est d’ors et déjà un tube. Dénonçant les travers d’uns société française formatée, l’hymne du refrain nous trotte dans la tête et nous invite également à la danse.

Incontournable de la scène alternative française, le groupe est actuellement en tournée et annonce un nouvel album, Les Temps modernes, pour le 21 mai suivi d’un grand concert à la Cigale à Paris le 31 ! A ne pas manquer !

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Fiche technique

Support : CD
Sortie : 31 janvier 2011
Disque : 2
Label : Pias France
Prix : 13,67 €