Chiens de sang – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Courir; toujours plus vite. Plus loin. Fuir la mort qui plane au-dessus d’eux; oiseau de proie aux ailes gigantesques dont l’ombre les dévore déjà.

Diane a choisi la fuite. D’instinct. Elle sait qu’ils sont derrière. Juste derrière. Avance minime, infime. Comme son espérance de vie, désormais. Pourtant, elle marche. Pourtant, elle veut vivre.

Rémy avance. Avec le poids de la peur qui comprime son cœur. Le poids de la fatigue, comme un boulet enchaîné à ses jambes. Il devrait être ailleurs, en ce moment même. En compagnie de sa femme et de sa fille. Mais non, il est là, errant dans ces bois inhospitaliers, avec ces inconnus qui fuient comme lui. Il est devenu une proie. Rien qu’une proie. Il n’existe plus. Déjà mort. Alors, pourquoi a-t-il aussi peur?

Le monde est ainsi fait, qui ne changera jamais. Les chasseurs d’un côté, les proies de l’autre.

Avis de Francesca

Karine Giebel est un auteur français de polar qui possède le don de tenir le lecteur en haleine durant tout le long de son roman. Dans son nouvel ouvrage, le nombre de pages est faible, mais elle n’aurait pas pu faire plus long sachant toute la tension qui est présente à chaque chapitre. Néanmoins, cette épaisseur limitée ne permet pas de tout développer de manière satisfaisante, notamment au niveau des personnages et l’insertion de l’opinion personnelle de l’auteur qui a une tendance moralisatrice nuit au rythme de l’histoire ainsi qu’à la prise de distance.

Diane est une photographe qui ne s’est pas remise de la rupture avec son compagnon. Lors d’un reportage, elle est témoin d’un meurtre et est aussitôt prise en chasse par les assassins. En parallèle, Rémy est un sans domicile fixe qui se fait enlever par un homme riche et sadique qui l’entraine dans une partie de chasse à l’homme cruelle et immorale.

Les deux récits sont donc traités en alternance avec une intensité identique, de sorte que le lecteur n’a d’autre choix que d’avaler les pages de plus en plus rapidement pour connaître le dénouement, et ce, jusqu’à la fin du livre. Malheureusement, les personnages, principaux et secondaires, sont nombreux, et si l’auteur fait l’effort de se concentrer sur chacun successivement, leur état psychologique est assez intéressant à décrypter et on aurait aimé aller plus en profondeur dans leur nature, leur passé et l’évolution de leur existence afin de comprendre comment ils en sont arrivés à là.

Le roman traite des rapports antre les hommes qui peuvent être violents, irrationnels et auto destructeurs, et apporte une réflexion intéressante sur la vision que chacun a de l’autre dans l’espèce humaine. Néanmoins, Karine Giebel a cru bon d’apporter son propre avis sur quelques thèmes, notamment au début, concernant par exemple la chasse ou la condition des SDF. Si le propos n’est absolument pas remis en cause, sa seule présence dans le roman n’a pas d’intérêt et donne plutôt une impression de gêne dans la lecture, comme si l’auteur voulait faire passer son message personnel entre deux lignes de son récit.

Hormis ces petits inconvénients, ce roman reste un bon polar rempli de suspense qui se lit d’une traite et qui prouve une fois de plus que Karine Giebel a un réel talent dans ce genre de littérature qui a le vent en poupe.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 283
Editeur : Fleuve Noir
Collection : Thriller
Sortie : 13 novembre 2008
Prix : 14,90€