Wicked intentions – Avis +

Présentation de l’éditeur

A MAN CONTROLLED BY HIS DESIRES Infamous for his wild, sensual needs, Lazarus Huntington, Lord Caire, is searching for a savage killer in St. Giles, London’s most notorious slum. Widowed Temperance Dews knows the area like the back of her hand—she cares for its children at the foundling home her family established. Now that home is at risk…

A WOMAN HAUNTED BY HER PAST

Caire makes a simple offer—in return for Temperance’s help navigating the perilous alleys of St. Giles, he will introduce her to high society so that she can find a benefactor for the home. But Temperance may not be the innocent she seems, and what begins as a cold bargain soon falls prey to a passion neither can control—and may well destroy them both.

Avis de Callixta

Inutile de dire que la nouvelle série d’Elizabeth Hoyt était très attendue. Elle nous plonge encore une fois au dix-huitième siècle mais dans les années 1730, un temps rarement exploité par la romance historique. Cette époque plus ancienne permet à l’auteur de se focaliser sur un problème aigu et persistant, la pauvreté de certains quartiers londoniens et notamment le sort très difficile des enfants.

Le contexte riche joue un rôle important dans le succès de ce très bon premier livre de cette saga. Il est évoqué par de multiples détails vestimentaires mais aussi sur l’architecture de la ville ou ses différentes parties. Pour une fois, nous serons, le plus souvent loin des quartiers les plus riches pour être emmenés àSt Giles, dans l’East End malfamé où vit Temperance Dews, l’héroïne.

Celle-ci est une jeune veuve qui dirige avec des membres de sa famille un asile pour enfants abandonnés. L’endroit est très modeste, tout autant que les revenus de la famille Makepeace et chaque jour est un combat pour assurer l’accueil de nouveaux enfants. C’est pourquoi, quand Lazarus, Lord Caire, va demander à Temperance de le guider dans St Giles où il recherche le meurtrier de sa maîtresse, elle va accepter, en échange, de présentations à de riches sponsors qui pourraient financer l’asile.

C’est un dangereux parcours qui attend alors les deux héros, arpentant de nuit un quartier très mal fréquenté où rôdent un assassin qui pourrait bien avoir plusieurs crimes à son actif, mais aussi un certain fantôme dont le rôle est mal défini. Mais il y a danger aussi dans la relation qui unit deux êtres dissemblables apparemment, et qui n’auraient jamais dû se rencontrer.

Nous connaissons bien le style d’Elizabeth Hoyt maintenant mais elle parvient encore remarquablement à nous séduire et même à nous surprendre. Évidemment, au cœur du roman, il y a Lazarus et Temperance. Tous deux brûlent de passion et sont agités par leurs remords et les difficultés que la vie leur a réservées.

Ils dissimulent soigneusement ces fragilités mais très vite prennent conscience qu’ils ont davantage en commun qu’ils ne le pensent et surtout qu’ils peuvent s’aider, se plaire, se retrouver sur certains points ne serait-ce que physiquement. La passion entre eux est intense, brûlante, d’autant plus forte qu’elle est rentrée, refoulée surtout chez Temperance.

C’est un personnage particulièrement bien trouvé. Elle appartient à une famille modeste, très pieuse, où la rigueur morale a été inculquée fermement. Les Makepeace sont six enfants portant tous des noms évocateurs de la réserve qu’on a demandée d’eux : Temperance a une sœur nommé Silence et un frère appelé Concorde. Chez la jeune femme, cela l’a poussé à contenir sa passion, ses désirs, un amour qui ne demande qu’à déborder pour les enfants qu’elle recueille mais auxquels elle refuse de s’attacher.

Temperance est une réserve de dynamite qui ne demande qu’à exploser pour oublier justement la tempérance dont elle porte le nom. Face à elle, Lazarus a toute la grâce languide des libertins du dix-huitième siècle. Il est un intellectuel qui aime les femmes et cache de profondes blessures d’enfance qui l’ont isolé. L’alchimie du couple est remarquable et très forte. Elizabeth Hoyt nous a habitué à ce genre de personnages mais réitère une fois de plus l’exploit.

Autour d’eux, il y a bien-sûr la difficile situation de l’asile et la recherche du meurtrier. L’intrigue est peu complexe et sert surtout à mettre en présence différentes parties. Mais le mystère est intéressant à résoudre malgré tout.

Plus que dans d’autres romans, Elizabeth Hoyt a travaillé ses personnages secondaires, leur consacrant souvent quelques pages fort alléchantes, comme c’est le cas pour la jeune Silence. Petite sœur de Temperance, Silence a bien des points communs avec elle. Son histoire est très touchante et augure de bien agréables développements. Il en est de même pour Winter, le frère pieux et dévoué de Temperance mais qui cache peut-être bien des choses, ou encore de Lord St John, un ami de Lazarus, écrasé par la douleur de la maladie de son épouse. Pourtant le prochain roman portera sur un personnage croisé brièvement, Lady Hero Batten qui appartient à la plus haute noblesse et a fait de charmantes apparitions.

Le livre est irrésistible bien souvent. Le monde évoqué est merveilleusement campé et nous plonge dans une atmosphère romantique entre passion et aventures dans un Londres plutôt inhabituel. Nous voyageons également entre les bas-fonds de la ville et les quartiers huppés, entre la plus haute noblesse et les ruffians. C’est original et bien vu. Elizabeth Hoyt, une fois de plus, a su se réinventer, conservant son exceptionnel talent pour décrire la passion amoureuse mais tout en nous plongeant totalement dans son nouveau monde. Bravo !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 416
Editeur : Grand Central Publishing
Langue : anglais
Sortie : août 2010
Prix : 5,36 €