Un jour je serai libre – Avis +

Présentation officielle

Il y a très longtemps, en Louisiane, au temps où les voitures étaient encore tirées par des chevaux, un petit garçon naquit dans une magnifique plantation de coton. On l’appela Noé, comme celui qui avait sauvé tous les animaux du déluge…

Dans ce récit, inspiré de la tradition américaine du vieux Sud, illustré par l’auteur avec beaucoup de tendresse, et raconté sur un air de blues par une comédienne qui n’a pas oublié l’enthousiasme et la fraîcheur de l’innocence, un enfant noir prend conscience de sa condition d’esclave et de ses origines africaines lorsqu’il quitte sa famille pour aller travailler sur un bateau à roue.

Sur le Mississippi, en compagnie d’un drôle de chat jaune, il s’émerveille de tout ce qu’il découvre, et rêve qu’un jour, il sera libre et partira sur un navire beaucoup plus grand, comme ceux qu’il a vus dans le port de La Nouvelle Orléans…

Avis de Claire

Tout d’abord, il y a l’image, les dessins aux couleurs joyeuses, au trait maîtrisé, à la douceur perceptible. Sophie Koechlin est aussi brillante illustratrice que conteuse. Grande spécialiste des livres pour enfants, elle est l’auteur de nombreuses novélisations des films Disney, Dreamworks, ou encore récemment Un monstre à Paris, avec Bibo Bergeron, elle est également peintre émérite, entre autres nombreux talents.

Cette belle histoire, elle l’avait imaginée à l’âge de 23 ans, avec la fougue et l’audace de la jeunesse, en s’inspirant de ses lectures, (Tom Sawyer, Les Aventures de Huckelberry Finn de Mark Twain), mais également des contes de fées de son enfance.

Le petit Noé, dont le destin tragique pourrait se comparer au Petit Poucet dans La case de l’oncle Tom, est bien triste, séparé de ses parents parce que son propriétaire le vend. Il va cependant avoir la chance de connaître mille et une aventures et faire de belles rencontres. Une sorte de voyage initiatique en somme, où l’espoir est permis.

Ce très beau texte s’accompagne d’un CD de 52 minutes, l’histoire du livre y est lue avec conviction par la comédienne Marion Bouquinet et habillée musicalement par une bande-son représentative, sensible et particulièrement bien choisie (John Lee Hooker, Lafayette Leake, Sunnyland Slim…).

Petits et grands peuvent donc choisir de suivre le fil du texte au gré de la musique, guidés par la voix de Marion, ou l’apprécier dans l’intimité d’une lecture personnelle, en prenant le temps de bien observer les dessins, riches en détails.

L’auteur explique en fin d’ouvrage ses choix et le cheminement qui l’a amenée à écrire avec son coeur cette belle histoire.

De même, son frère, le journaliste de jazz Stéphane Koechlin raconte en annexe, dans On ne tue pas les rêves…, une petite introduction au blues du delta, pour mieux comprendre la musique qui accompagne le livre, ainsi que le contexte historique de l’esclavage aux Etats-Unis.

Un superbe recueil, intelligent, fin, émouvant et qui ne prend pas les enfants pour des ignorants. A découvrir absolument !

Fiche technique

Format : album
Pages : 56
Editeur : Kanjil
Sortie : 15 octobre 2012
Prix : 25,90 €