The devil’s web – Avis +

Résumé de l’éditeur

James Purnell returns home to England from Canada on business. He intends to go back and to marry there, but in England he meets Lady Madeline Raine again, and the attraction and antagonism they had felt for each other before he left returns in full force. They both look forward to-and dread-his leaving once more. But then something happens to keep him in England and to throw them even more into each other’s company.

Avis de Callixta

The devil’s web est le dernier tome d’une trilogie écrite il y a déjà plusieurs années par Mary Balogh. Il n’est pas indispensable d’avoir lu les deux premiers tomes pour profiter de ce roman même si, lors du tout premier opus, les héros débutent leur histoire. James Purnell est le fils d’un baron du nord de l’Angleterre qui a élevé ses enfants avec sévérité et dans une piété quasi-fanatique. James et sa sœur Alexandra sont des adultes taciturnes, renfermés et plus ou moins en rejet de ce modèle familial. James a des relations particulièrement difficiles avec son père. A l’absence de tendresse qui a caractérisé leurs relations s’est ajoutée une sombre affaire de naissance d’enfant illégitime dont James serait le père. Ce péché impardonnable a encore creusé le fossé entre le père et le fils. Dévoré par la culpabilité et la colère, James est parti vivre quatre ans au Canada. Au début du roman, il revient enfin, apparemment apaisé. Mais sa première rencontre avec celle dont il est tombé amoureux, Madeline, va lui faire comprendre que le passé n’est pas révolu et que tout sommeillait encore en lui.

The devil’s web fait partie des romans sombres et durs de Mary Balogh. James, particulièrement, est agité par des sentiments et des passions tumultueux. Sous des dehors froids et sombres, il dissimule ce qui l’agite. Il est aussi incapable de communiquer ce qu’il ressent. Son éducation a laissé comme atrophié la capacité de faire comprendre aux autres ce qu’il éprouve. Sa culpabilité par rapport au passé lui interdit aussi de s’y laisser aller. C’est donc un héros peu aimable au premier sens du terme. Ténébreux, taciturne, il erre dans les bals et semble jeter sur tous et tout un regard de mépris et de détestation. Tout le contraire de la lumineuse et vivante Madeline. Sa blondeur, sa vivacité joyeuse la font reine des bals et soirées. Elle bavarde sans cesse, rit beaucoup, tourne les cœurs et a déjà été fiancée plusieurs fois. Pourtant, depuis un baiser passionné avec James avant son départ au Canada, elle n’a pu l’oublier. Ils sont des opposés parfaits. Elle est la lumière, il est la nuit. Elle est la vie, il ressemble à la mort. Pourtant leurs différences les poussent l’un vers l’autre irrésistiblement et chacun cache soigneusement ce qu’il éprouve. Ils ont plus en commun qu’ils ne le pensent tous deux dissimulés derrière un masque.

Leur relation est l’une des plus sombres et des plus malsaines que Mary Balogh ait pu imaginer. Seule une profonde attraction physique semble exister entre eux mais elle n’est accompagnée apparemment d’aucun point commun. Ils n’ont rien à se dire, peu de loisirs communs. Pourtant ils s’aiment, le savent mais jurent le contraire en se déchirant avec violence, continuellement. James est particulièrement désagréable : silencieux, il n’ouvre la bouche que pour lui donner des ordres ou la condamner alors qu’il voudrait hurler son amour. Cette lutte permanente en lui l’épuise mais détruit aussi tout amour qui pourrait fleurir entre eux. Madeline s’éteint progressivement avec lui, à son grand désespoir.

La lecture du roman est presque douloureuse parfois tellement leur souffrance est manifeste. Mais que Mary Balogh est douée pour nous communiquer cette passion intérieure ! Les deux héros passent beaucoup de temps comme souvent dans ses romans à s’interroger sur ce qui les anime, sur ce qu’ils ressentent. Plus que dans d’autres de ses livres, c’est important ici pour que nous puissions comprendre leur comportement, particulièrement celui de James.

Cette lutte assez homérique se déroule en la présence de la famille et des amis du couple. C’est là que la lecture des romans précédents est utile puisque réapparaissent de nombreux personnages qui trouvent l’amour eux aussi. La mère de Madeline veuve depuis des années, son ancien fiancé grièvement blessé à Waterloo et qui trouve enfin le bonheur, les frères et sœurs de Madeline et James qui ont eu leur propre histoire dans les deux tomes précédents. C’est un monde complet qui prend ainsi vie sous la plume de Mary Balogh rendant ses personnages principaux encore plus intéressants.

The devil’s web n’est pas le roman le plus facile de Mary Balogh et il laisse souvent profondément ému face à la souffrance que révèle l’attitude des deux jeunes gens mais c’est aussi pour cela que nous lisons de la romance. Les passions les plus déchirantes sont aussi les plus belles et lorsque l’apaisement survient après une dernière envolée de colère, nous sommes aussi heureux que James et Madeline ! C’est donc encore une grande réussite de cette auteur à l’immense talent.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 464
Editeur : Dell Publishing Company
Sortie : 2 novembre 2007
Langue : anglais
Prix : 5,31 €