Oscar Wilde et le cadavre souriant – Avis +

Présentation de l’éditeur

En 1882, Oscar Wilde n’est encore qu’un jeune poète ambitieux, dandy et tapageur, mais la série de conférences qu’il donne pendant des mois aux Etats-Unis va enfin lui apporter fortune et notoriété. A New York, il rencontre Edmond La Grange, une vieille gloire du théâtre parisien, qui lui propose de l’aider à traduire et monter Hamlet. Oscar accepte et rentre en Europe avec la compagnie La Grange lors d’une traversée marquée par la mort étrange du chien de la mère de l’acteur.

A Paris, Oscar se lie à un jeune écrivain anglais, Robert Sherard, et fréquente Sarah Bernhardt et ses amis décadents. De nouveaux drames marquent les répétitions d’Hamlet : Traquair, l’habilleur de La Grange, meurt intoxiqué au gaz, Oscar est agressé et Agnès La Grange, fille d’Edmond et vedette de la troupe, disparaît. Malgré cette ambiance pesante, la première d’Hamlet est un triomphe. Mais le sort s’acharne : d’autres personnes trouvent la mort. Triple suicide ou meurtres ingénieux ? Oscar dévoile un sombre secret de famille et aide la police française à élucider l’affaire.

Gyles Brandreth est un brillant touche-à-tout à l’excentricité so british, à la fois journaliste, producteur de théâtre, homme d’affaires, acteur… Inconditionnel d’Oscar Wilde, il a toujours vécu sous le signe du célèbre dandy. Grâce à sa connaissance profonde de l’oeuvre et de la vie du poète, il a su restituer le génie du personnage, dont les enquêtes connaissent un franc succès dans le monde.

Avis de Lady Clare

L’irlandais Oscar Fingal O’Flahertie Wills Wilde est un personnage fascinant à plus d’un titre. Adulé en son temps, son ascension fut fulgurante dans le milieu littéraire, tout comme sa chute, brutale et injuste. Condamné à deux ans de travaux forcés, sa peine achevée, il finit sa vie à Paris, en exil, oublié de ses amis.

Gyles Brandeth, grand admirateur du poète, lui rend le plus bel hommage qui soit : il en fait un héros de roman. Après Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles et Oscar Wilde et le jeu de la mort, Oscar Wilde et le cadavre souriant est la troisième aventure du dandy détective. Mais chronologiquement, elle se situe juste avant celles qui ont précédé. Ceci ne gêne absolument en rien la lecture de cette nouvelle aventure.

Bien au contraire, nous sommes ravis de voir naître cette belle amitié entre le narrateur, Robert Sherard (lui-même écrivain et premier biographe officiel du dandy) et son célèbre ami Oscar Wilde. Comme dans les œuvres précédentes, Arthur Conan Doyle fait également une apparition.

Cette fois-ci, l’aventure commence dans ce qui deviendra la plus fameuse attraction de Londres, Madame Tussaud’s. Lors d’un rendez-vous dans cet endroit étrange, rempli de moulages de têtes et de reproductions grandeur nature de faits divers terrifiants, le dandy et son ami Robert remettent à Arthur Conan Doyle, en guise de cadeau de Noël, un énigmatique manuscrit. Il s’agit ni plus ni moins d’un mystère à résoudre. Voilà qui a de quoi réjouir le créateur du célèbre Sherlock Holmes !

Le roman nous invite alors à une mise en abîme, nous découvrons avec Conan Doyle le manuscrit rédigé par Robert. L’intrigue se passe au moment où, en pleine gloire, Oscar Wilde parcourt les États-Unis. Il y passe un an, pendant lequel il fait fortune en proposant des conférences. Lors de son séjour, il se lie d’amitié avec un personnage haut en couleur, Edmond La Grange, acteur phare du théâtre français.

L’une des originalités de ce roman est de mélanger personnages fictifs (comme la famille La Grange) et personnages réels (la comédienne Sarah Bernhardt, le poète Maurice Rollinat, le peintre Jacques-Emile Blanche…), de même que les lieux, la description du boulevard du crime est brillante, tout comme le théâtre La Grange, véritable microcosme dans lequel le mystère ne peut que s’épaissir.

Les comédiens sont prompts à la dissimulation, si bien qu’un meurtre suspect de petit chien peut passer inaperçu, mais quand un jeune serviteur noir, ami d’Oscar, décède dans des conditions troublantes, c’est d’une seule voix qu’ils vont protéger le théâtre et ses habitants.

Oscar Wilde, dont le portrait tracé en filigrane par Gyles Brandeth laisse deviner un homme sensible et généreux, ne peut résister à mener l’enquête. Laquelle va se révéler prenante du début à la fin, même si les évènements se précipitent surtout lors d’un final grandiose dans lequel se dévoile le secret du titre de ce roman.

Une oeuvre palpitante, digne d’une enquête de Sherlock Holmes, qui se lit comme un polar, mais qui nous permet d’apprendre quantité de précieuses anecdotes sur le génial poète. A lire sans hésiter!

Fiche technique

Format : poche
Pages : 414
Editeur : 10/18
Collection : Les grands détectives
Sortie : 3 février 2011
Prix : 7,40 €