Never deceive a duke – Avis +

Résumé de l’éditeur

They call her the porcelain princess…

With her fragile beauty and regal bearing, the Duchess of Warneham knows how to keep her admirers at a distance. Twice wed and twice widowed, Antonia has vowed never again to marry ; never again to surrender her freedom. But when her husband’s death is deemed suspicious, and his long-lost heir returns to seize control of the dukedom, she finds that fate has placed her future in yet another man’s hands — but not just any man.

They call him a cold-hearted bastard…

Deep in London’s docklands, Gareth Lloyd runs Neville Shipping with an iron fist. Unrecognizable as the starving orphan who was abandoned by his family and sent an ocean away from home, Gareth has put his troubled past behind him. That is, until the Duke of Warneham is murdered, and Gareth turns out to be the dynasty’s last living heir. Wrenched from his solitude, Gareth neither wants nor needs the honors and obligations of nobility — especially the Duke’s all-too-tempting widow…. Or does he ?

Avis de Callixta

Liz Carlyle avait magnifiquement ébauché sa trilogie autour de Xanthia et Kieran Neville, et leur ami, Garrett Lloyd. Elle hausse encore le niveau dans le deuxième tome justement consacré à Garrett. Ce qui est fascinant dans ce roman, c’est qu’il reprend plusieurs des thèmes exploités dans le premier mais d’une manière profondément différente en lançant la série dans une toute autre direction.

Ainsi, il est aussi question de la place de la femme dans la société des années 1820 en Angleterre, et de leur statut d’infériorité si difficile à combattre. Dans le premier tome, Xanthia tentait avec un certain succès d’être indépendante et cela passait par la maîtrise de son corps et de ses désirs mais aussi par son autonomie financière de femme qui travaille. Ici, le personnage féminin, Antonia, duchesse de Warneham est le portrait type d’une femme de cette époque. Mariée très jeune par un père qui a cherché le meilleur parti, elle est devenue veuve rapidement dans des conditions très pénibles. Aussitôt son deuil terminé, elle a été remariée. Et elle vient de nouveau de perdre son époux, le redoutable Duc de Warneham. C’est une femme utilisée, à qui aucune liberté n’est accordée, même pas celle de pleurer les siens lorsqu’ils meurent. Xanthia impressionnait par sa force de résistance, Antonia émeut par la fragilité de sa position sans pourtant qu’elle apparaisse faible ou soumise. Elle attend au début du roman quelle sera la décision de l’héritier du duché à son propos : pourra-t-elle rester sur le domaine ou rejoindre son père qui vient lui-même de se remarier ?

Or, le nouveau duc est Garrett Lloyd. Nous l’avions laissé à la fin du roman précédent, amoureux de Xanthia et surtout, simple dirigeant de la compagnie maritime Neville et roturier. A l’âge de douze ans, il a été écarté du duché alors qu’il en était le légitime héritier après un concours de circonstances dramatique. C’est avec beaucoup de surprise qu’il apprend qu’il est finalement bien le nouveau duc. Avec beaucoup de réticence, il se rend dans son domaine avec la ferme résolution de faire au plus vite. Mais la rencontre avec Antonia est un coup de tonnerre pour lui (et dans tous les sens du terme puisque comme une certaine héroïne de Mary Balogh dans The notorious rake, les orages ont un effet bizarre sur elle !).

Leur histoire est profondément émouvante. Ce sont tous deux des personnes qui ont été dépouillées de ce qu’ils avaient de plus précieux, de leur dignité même et qui ont perdu confiance en eux. Garrett ou plutôt Gabriel, puisque c’est son réel prénom, a eu le temps de se reconstruire plus ou moins mais il revient là où tout a commencé. Son histoire de petit garçon jusqu’à ce qu’il rencontre les Neville est racontée sous forme de très courts passages faits de flash-back au début de chaque chapitre. C’est très facile à suivre et ne nuit nullement au rythme de l’histoire. Quant à la blonde et délicate Antonia, elle est encore profondément en souffrance mais n’a pas été brisée. Tous deux vont s’épauler, s’écouter, se comprendre, se reconnaître comme étant aussi blessés l’un que l’autre. Leur passé est lourd et pose beaucoup de questions : les femmes échangées comme des biens par leur père ou leur mari et totalement dépendantes de leur bon vouloir, la différence aussi. En effet, Antonia passe pour folle parce qu’elle a fait une dépression nerveuse fort compréhensible pourtant ; la mère de Gabriel était juive et bien qu’elle ait tout fait pour qu’il devienne un jeune britannique anglican, beaucoup n’ont pas oublié. Le héros du roman précédent était aussi touché par la xénophobie. Là aussi, les thèmes reviennent, étudiés sous un angle différent.

L’écriture est très simple, limpide, élégante même. L’analyse psychologique frappe par son acuité et par sa complexité. Et comme si cela ne suffisait pas, Liz Carlyle rajoute une enquête policière solide, à l’anglaise, menée par l’incontournable George Kemble. Ce personnage récurrent, présent aussi dans le roman précédent, est tour à tour, agent du gouvernement, valet de chambre, décorateur. Il dissimule derrière son côté fantasque une intelligence aiguë qu’il met ici au service de l’enquête : le duc est-il mort naturellement ou, comme la rumeur le dit, a-t-il été empoisonné, peut-être même par sa femme ? Kemble mène une enquête auprès des domestiques, ceux qui voient et savent tout de leurs maîtres même les choses les plus intimes. C’est fin, souvent amusant et très incisif dans le petit jeu de Maîtres et Valets.

Que dire de plus sinon que les scènes amoureuses sont intenses et érotiques, superbement écrites ?

Le dernier tome est consacré à Kieran Neville, Baron Rothewell, débauché et si seul… Inutile de dire que je parlerai bientôt de lui ! Lisez Liz Carlyle, en anglais malheureusement puisque seuls deux de ses livres ont été traduits. Cet auteur est vraiment très douée et sans doute au sommet de son art à l’heure actuelle.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 416
Editeur : Pocket Books
Sortie : 18 février 2008
Langue : anglais
Prix : 5,53 €