Le pays où l’on n’arrive jamais – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement. […] Dans les contrées situées au nord, jusqu’au Rhin ou jusqu’au port d’Anvers, ce sont des centaines de collines et de plaines chargées de richesses, et l’on peut voir aussi les eaux immenses des canaux, des fleuves, des bras de mer, tandis qu’au coeur des villes, sur des places, souvent désertes, s’élèvent les beffrois qui inspirent autant de terreur que d’admiration.

« Gaspard, fils de marchands forains, mène une existence routinière et sage à Lominval, petit village des Ardennes. Mais un regard échangé avec un enfant fugitif en quête de « son pays » va entraîner le jeune garçon dans une odyssée surprenante et merveilleuse.

Avis de Thérèse

Initialement publié en 1955 et lauréat du Prix Fémina, voilà un roman régulièrement réédité au fil des années et qui sait chaque fois toucher de nouveaux lecteurs et renouveler le plaisir de ses inconditionnels. Le pays où l’on n’arrive jamais, le titre à lui seul est déjà la porte ouverte à tous les rêves. Et la première phrase du roman confirme l’entrée dans un monde enchanté: « Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement »

A quinze ans, dans un petit village des Ardennes, Gaspard est élevé par sa tante qui souhaite le tenir éloigné de sa famille de marchands forains jugée trop fantasque. Cantonné à des tâches répétitives et monotones dans la routine de l’hôtel du Grand Cerf, il semble agir tel un paratonnerre et déclencher autour de lui incidents, accidents et catastrophes.

Sa vie change du tout au tout le jour où il rencontre un enfant fugueur qui se dit à la recherche de sa vraie famille et du « grand pays » de son enfance. Sans se l’avouer, Gaspard se reconnaît dans la quête de cet individu et il se retrouve entraîné dans un voyage fantastique où il va croiser un cheval totalement imprévisible, un coiffeur étrange, un vagabond philosophe et bien d’autres encore.

Même si la plupart des personnages sont des adolescents, il s’agit d’un roman jeunesse qui s’adresse à l’enfant caché au fond de chacun, à travers les thèmes abordés : recherche de la famille, des origines, besoin de liberté et de rêve, envie d’une vie différente et d’accomplissement, et aussi le détachement des biens matériels et du confort, un véritable récit initiatique sur l’amitié, la nature, le fantastique.

Malgré les années écoulées depuis la publication du roman, la magie un peu naïve de l’écriture d’André Dhôtel n’a rien perdu de son charme, émouvante et touchante par sa simplicité et sa fluidité. Les événements les plus étranges semblent tout naturels dans son récit. Ses descriptions des paysages ardennais, des forêts profondes, des villages perdus dégagent une intense poésie et nous plongent dans un univers onirique mais si naturel en même temps.

Un livre à découvrir ou à redécouvrir, pour retrouver un moment son âme et ses rêves d’enfant.

Fiche technique

Format : poche
Pages ‏:‎ 256
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 5 mai 2021
Prix : 4 €