Le Horla – Avis +

Présentation officielle

En proie à d’étranges phénomènes, un homme devient progressivement obsédé par une mystérieuse présence. Jusqu’où cela le mènera-t-il ?

Un chef d’oeuvre de Maupassant qui nous emporte dans les méandres de l’âme humaine. Hallucinations, hypnose, cauchemars… Autant de passages obligés pour cet homme aux prises avec ses interrogations et ses démons.

Avis de Claire

Le Horla, un classique de la littérature. Ecrite en 1887, cette longue nouvelle de Guy de Maupassant résonne comme un cauchemar éveillé. L’auteur l’écrit alors qu’il est déjà gravement malade, prisonnier de ses angoisses et ses démons dus à cette lente dégradation physique, la syphilis, qui finira par l’emporter six ans plus tard. Pas évident d’adapter cette lancinante hantise sur scène. Pari relevé pourtant avec cette pièce mise en scène par Frédéric Gray et Olivier Troyon.

La pénombre et les jeux de lumières installent, dès les premières minutes, une atmosphère oppressante. Peu après, une fumée aussi mouvante qu’un serpent enrobe la salle d’une nappe de brume, telle une gaine opaque et obscure, plongeant ainsi le spectateur au coeur palpitant du drame. La folie, celle du narrateur -Guillaume Blanchard, hypnotique- va grandissante. Les jours s’égrainent dans une dangereuse litanie qui rapproche le héros au bord du point de non-retour.

Pourtant, tout commençait bien. Le narrateur, avec une gaité non feinte nous décrit la beauté des bateaux qui passent devant sa fenêtre, sur la Seine scintillante, entre Rouen et le Havre. Par petites descriptions impressionnistes, il nous dresse le décor en peu de mots, et en même temps nous entraîne avec lui. Un navire arbore un pavillon du Brésil, l’exotisme n’est pas loin. Et si c’était ce petit détail qui changeait tout ?

Avec une émotion croissante, non dénuée d’une touche d’humour, peu d’accessoires, une scène quasiment nue et seulement deux comédiens, épatants, ce Horla s’impose comme un incontournable, entre rêve fantasmagorique et réalisme brut. Bonne nouvelle, la pièce part en tournée, et sera de retour pour une troisième saison en novembre 2023 !

Fiche technique

Adresse : A La Folie Théâtre – Petite Salle
6 rue de la Folie-Méricourt 75011 Paris
Horaires : les vendredis à 19H30, les samedis à 18H et le dimanche à 16H30
Mise en scène : Frédéric Gray et Olivier Troyon
Avec : Guillaume Blanchard, Olivier Troyon, Frédéric Gray
Tarif : 26 euros