Une nouvelle librairie vient d’être inaugurée sur les grands boulevards, à Paris[[Librairie Ici, 25 boulevard Poissonnière, Paris 2e]], et la bonne nouvelle est qu’elle occupe 450 m² et n’est affiliée à aucun grand groupe tel la Fnac ou autres Furet. Cela présume une belle embellie pour la profession, qui est en crise depuis un moment déjà.
Delphine Bouétard et Anne-Laure Vial, les fondatrices, ont réalisé le rêve de beaucoup d’amoureux des livres : ajouter aux murs couverts de recueils, anthologies, romans de toutes tailles, des espaces de vie, comme un coin cafétéria, des coussins et des espaces lecture. On s’y voit totalement attendre la fin du monde ou une invasion zombies !
Agencée sur deux étages, la boutique possède une réception décontractée et chaleureuse. Au rez-de-chaussée, le comptoir central accueille la marque de café Coutume et propose également des snacks salés ou sucrés. Au sous-sol, le visiteur découvre les BD et la littérature jeunesse. Un grand espace de type scène est placé sous les escaliers, et des coins lecture pour les plus jeunes ont été aménagés.
En ce qui concerne la ligne éditoriale de la librairie, on y trouve un large choix de littérature dite blanche, et parmi les 40 000 références quelques étagères pour le polar et l’imaginaire. Rien de bien folichon, mais ça a le mérite d’exister. Car si l’accueil est bienveillant, on regrette que la littérature de genre soit assez contenue (polar, imaginaire), et que la littérature féminine soit pratiquement invisible (sans parler de la romance pure, même la plus classique qui soit).
À notre demande concernant le rayon Littérature féminine, on nous a répondu intelligemment qu’elle n’était pas un genre à part entière, mais s’intégrait aux autres catégories française ou anglophone… Sauf que l’on n’a rien trouvé, excepté deux « cagettes » de titres feel-good (qui n’est qu’une émergence, à la mode actuellement), et que les grands éditeurs vendant pourtant des milliers (millions ?) de ces romans par an sont Ici invisibles.
C’est bien dommage, et ce n’est pas comme ça que le clivage libraires indépendants et Amazon pourra être comblé. Très gentiment, Delphine Bouétard a proposé de nous conseiller des titres correspondant à notre question. Si l’effort est louable (et les choix proposés intéressants), ce n’était pas très adéquat. Mais c’est effectivement grâce à leur amour de la littérature qu’elles feront la différence, mais aussi en s’intéressant plus avant à la littérature de genre, si belle et si riche !
Crédit photo : VR pour Onirik