Hunger Games, tome 3 : La révolte – Avis +

Présentation de l’éditeur

Katniss a survécu par miracle à ses deuxièmes Hunger Games. Sauvée par un commando venu du district 13, elle réapprend à vivre dans les souterrains de ce district mythique. Elle y retrouve sa mère, sa petite soeur Prim et même Gale, Haymitch, Plutarch et certains des tributs, aussi mal en point qu’elle.

Une fois remise sur pieds, Katniss accepte pourtant de repartir sur le devant de la scène. Elle sera le Geai Moqueur, le visage de la résistance contre le Capitole, organisée par le district 13 et son président, l’étrange Coin. La jeune fille espère ainsi pouvoir retourner dans le Capitole pour assassiner le président Snow et sauver Peeta.

Mais avant d’accomplir sa mission, Katniss doit répondre à une question cruciale : doit-elle exécuter sa vengeance ou bien chercher la vraie source du mal ? De son choix dépend l’avenir des districts et la survie de l’espoir…

Avis de Francesca

Ce roman me hante depuis que je l’ai commencé et me hantera sûrement encore longtemps. Tellement de réflexions, de questionnement personnel, pour une histoire qui se situe dans un monde de fiction mais qui décrit des situations réalistes. Oubliez les deux premiers livres, ce dernier tome de la trilogie Hunger Games est complètement différent. Oubliez les Team Peeta, Team Gale, Team Katniss, franchement on s’en fiche, cette saga vaut largement mieux que ces pseudos histoires de romance et de triangle amoureux.

L’atmosphère est tellement sombre, les blessures tellement difficiles à supporter aussi, cela n’a plus rien à voir avec les livres jeunesse qu’on connaît. Oh il y a bien quelques pointes d’humour dans la première partie du livre, mais le sourire s’efface bien vite et on plonge dans l’horreur, dans un cauchemar.

Bien sûr, il y a de l’action, des rebondissements, de la tension. Mais c’est surtout un état, un ressentiment qui pèse sur le cœur et la conscience. Les personnages ont évolué depuis le premier tome et continuent dans ce livre. Une gravité s’installe, l’innocence se perd. Des révélations sont faites dans la vie du Capitole, affreuses, et retournent l’estomac.

A travers les yeux de Katniss, on assiste au drame de la guerre, une vraie guerre, avec des choix à faire, parfois implacables, des victoires sans saveur, des pertes. Rappelons que Katniss, notre héroïne depuis deux livres, n’a que 17 ans, et a déjà dû subir des épreuves comme nulle autre personne ne pourrait survivre, et ce depuis la mort de son père.Sa vulnérabilité n’a jamais été aussi forte et aussi bien décrite dans ce livre.

Complètement déboussolée, elle a des passages à vide. Son traumatisme est très dur à assimiler pour le lecteur et empire. Les derniers chapitres font vraiment fait mal. Mais Katniss n’est évidemment pas la seule à souffrir. Je n’étais pas une fervente admiratrice de Peeta dans les différents Hunger Games, et pourtant il a réussi à m’émouvoir par ce qu’il vit et subit. Je n’ose même pas imaginer comment les supportrices de ce personnages vont réagir à ce changement. Ce n’est pas une compétition de la douleur mais lui en bave clairement.

Ça n’exempte pas le roman de quelques faiblesses cependant. Le traitement de certains personnages secondaires est totalement mis de côté par l’auteur qui préfère se focaliser sur le la rébellion. C’est un choix mais ça donne lieu à des déceptions et même de la colère, car on aimerait tous en savoir davantage sur des personnages qu’on connait pour certain depuis le début de l’histoire.

La narration est biaisée puisqu’on voit l’histoire à travers les yeux d’un seul personnage mais beaucoup de choses sont passées sous silence et se passent sans explications, de sorte qu’il faut que le lecteur réfléchisse par lui-même, lise entre les lignes et fasse sa propre interprétation, sans pouvoir savoir s’il est dans le vrai ou non. Le dénouement paraît un peu précipité et le devenir de Panem n’est pas abordé. Dommage car l’aspect politique est un des aspects les plus intéressants de cette histoire. Heureusement, certains moments sont très beaux dans cet hymne à la paix, à la tolérance et à l’espoir, malheureusement trop rares.

Il n’y a que deux choix : lâcher prise, en finir, ou au contraire s’obliger à avancer, envers et contre tout. Les blessures physiques et psychologiques comme seuls des abus et des tortures répétés peuvent entraîner sont irréversibles et marquent à tout jamais les victimes. Est-ce qu’on peut survivre après une guerre qui a laissé autant de traces, de pertes?

Étant le symbole de la rébellion par accident, Katniss est utilisée encore et encore par tout le monde, le Capitole, les rebelles… Est-ce que les choses peuvent changer ou sont-elle condamnées à se reproduire comme un cycle immuable? Comment alors pouvoir imaginer un happily ever after après cette épreuve?

Suzanne Collins a su surmonter cet écueil avec un épilogue à la tonalité douce-amère. Est-ce que cela satisfera les lecteurs? Ce n’est pas le but de l’auteur. Le véritable objectif, c’est qu’il soit réaliste. Et ça marche. On en ressort sonné, dans le brouillard, avec un curieux goût dans la bouche.

Ce roman est tout à fait surprenant et n’est pas facile à assimiler. Il conclut magistralement et dramatiquement une histoire qui restera longtemps gravé dans les mémoires.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 432
Editeur : Pocket Jeunesse
Sortie : 5 mai 2011
Prix : 17,90 €