Fièvre noire – Avis +

Présentation et l’éditeur

MacKayla Lane perd sa soeur Alina, victime à Dublin d’un assassinat aussi cruel qu’inexplicable. Devant la mollesse de la police locale, elle quitte le Sud des Etats-Unis pour l’Irlande afin de mener sa propre enquête. Elle y découvre que sa soeur y menait une double vie pleine de mystère au milieu de créatures démoniaques.

Avis de Marnie

Succès incontestable de l’urban fantasy de ces dernières années aux États-Unis, ce premier roman de la série des chroniques de MacKayla Lane était très attendu. Nous pouvons affirmer d’ores et déjà que cet engouement est mérité… bien évidemment si la suite tient ses promesses. En fait, il s’agit ici d’une mise en situation, et le récit en possède toutes les qualités mais aussi les défauts qui échappent, il est vrai, assez rarement au premier volume d’une série.

D’une part, nous devons apprendre (sans ennui) à nous plonger dans l’imaginaire créé par l’auteur, et cela se fait par le biais d’une héroïne qui raconte les évènements à la première personne. Tout le talent de Karen Marie Moning est de nous apprendre sans devenir didactique l’univers des Faës, Seelie, Unseelie et autres créatures. Nous faisons également connaissance avec les personnages qui seront plus tard au coeur de l’action. Le récit souffre un peu de cette lenteur obligée mais cela ne pénalise que relativement peu l’histoire, qui se focalise sur l’évolution du personnage central féminin.

Le grand atout de ce roman, c’est le second degré toujours présent dans les pensées de MacKayla Lane. Nous allons la voir passer du rose au noir, petit à petit, à son corps défendant. Nous pouvons reprocher peut-être tous les emprunts que fait Karen Marie Moning à ce qui a été déjà lu ou vu. Au début de cette histoire, MacKayla est un clone de Reese Whiterspoon dans Lla revanche d’une blonde, beaucoup plus occupée à choisir les nuances de son vernis à ongles plutôt que d’appréhender la réalité du monde qui l’entoure. On pense aussi à l’innocente Sookie imprégnée des traditions du Sud profond des Ét-Unis. Il y a aussi beaucoup de Buffy dans ce personnage, lorsqu’elle évolue… Est-ce que Karen Marie Moning a souhaité s’amuser avec les clichés liés à ces divers personnages féminins en créant MacKayla Lane ? Nous pouvons le croire, en lisant ses constantes allusions aux films, livres et séries que l’auteur distille au gré des fantasques rêveries de l’héroïne. Le côté décalé et superficiel de la jeune femme séduira ou au contraire agacera le lecteur. Soit il s’identifie, soit il rejette l’aspect superficiel et n’entrera pas dans le récit…

Par contre, Jericho Barrons est un héros masculin nettement plus original. A la fin de ce premier roman, les secrets qu’il cache ne paraîtront que plus opaques encore… ce qui accentue bien évidemment le charisme que s’est créé peu à peu autour de ce personnage, dont les aspects antipathiques ne constituent pas ici un défaut ! Les relations conflictuelles (même si nous devinons bien évidemment l’évolution probable) constituent le piment de l’histoire et retiennent notre intérêt tout au long de cette première aventure.

On regrettera par contre un récit aux effets un peu trop attendus. Nous devinons assez facilement les péripéties avant qu’elles ne surviennent mais nous lisons la progression de l’histoire sans aucun ennui, grâce notamment à la spontanéité attachante de Mac, petite serveuse moyennement éduquée, un peu paresseuse et surtout « normale » à qui il n’est jamais rien arrivé, plus occupée à flirter et à écouter de la musique, tombée soudain dans une aventure terrifiante qui la dépasse et qui réalise alors qu’elle n’est peut-être pas destinée au paisible destin d’américaine moyenne auquel elle aspirait… Il n’est pas facile de sauver le monde quand rien jusqu’ici ne vous y disposait !

Bien évidemment, nous attendons en octobre 2009, le second volet, Karen Marie Moning possédant l’art et la manière de nous laisser avec un minimum de réponses, et surtout beaucoup de pistes toutes plus intéressantes les unes que les autres.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 413
Editeur : J’ai lu
Sortie : 9 mars 2009
Prix : 12 €