Docteur futur – Avis +

Présentation de l’éditeur

Il suivait la guidière nord de San Francisco… Soudain, la voiture fut happée, soulevée, et violemment écartée de la route. Un tourbillon grisâtre l’emporta; il se sentit aspiré par le vide. Puis il eut la sensation de retomber sur terre, doucement, telle une particule flottante. Il n’éprouvait aucune douleur; rien. Une épaisse brume l’enveloppa. Il venait d’être projeté dans le futur…

Dans ce roman paru en 1960 aux Etats-Unis, Philip K. Dick aborde le voyage dans le temps et la suite des paradoxes temporels. Mais également il peint de manière saisissante un futur où la soif de vivre a fait place à la soif de la mort, et où mourir est devenu la seule préoccupation.

Avis d’Emilie

Voilà un bien étrange roman de K. Dick. Tout se déroule si vite qu’on se demande si ce rythme trépidant est voulu ou si l’écriture a juste été bâclée. Il faut savoir que cette histoire est à l’origine une nouvelle, que l’auteur a rallongée afin d’en faire ce court roman.

Au delà de ces considérations stylistiques, le roman est plaisant. Il reprend les grands sujet de la science-fiction : voyage dans le temps, découverte d’une civilisation totalement différente de la notre, voyage dans l’espace, résistance à une autorité en place…

Difficile de parler du livre sans tout dévoiler, puisque dès la page 20, on est lancé et tout va se dérouler à toute vitesse. Le héros est médecin, et va se retrouver projeté 400 ans plus tard. Une guerre atomique a eu lieu et les humains ont radicalement changé leur façon de vivre en société, de se reproduire, et surtout, de penser la vie.

La mort est devenue partie intégrante de la vie, à tel point que mourir est un acte noble, et que soigner est passible d’exil. Mais bien sûr, notre médecin ne le sait pas, et va se retrouver sur Mars pour un « crime » qu’il a commis en toute bonne foi. C’est là qu’il va découvrir qu’il n’est pas là par hasard. Construit comme un roman policier, le rythme ne permet toutefois pas d’entretenir un réel suspense. Le principal intérêt du récit consiste en l’effet papillon entretenu. On passe un bon moment.

Philip K. Dick nous a certes habitué à des romans étranges, mais celui-ci sort du lot, il n’est pas ce à quoi un connaisseur de l’auteur peut s’attendre. Il reste par contre un excellent moyen d’entrer dans l’univers Dickien pour les lecteurs un peu frileux ou craintifs, qui voudraient y aller par petites doses de bizarre.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 223
Editeur : J’ai lu
Sortie : 11 juin 2014
Prix : 6 €