Une banderole est déployée au quatrième étage d’un vieil immeuble indiquant ‘HOMME SEUL’. Cela met en émoi les membres de la société qui travaillent juste en face. Trois employées sont désignées par leur chef pour enquêter. Mais c’est bientôt la pause déjeuner. Tout le monde se retrouve dans un petit square de Versailles.
Avis de Luc
A quoi servent les bancs publics ? Bien sûr, à se bécoter comme dans la chanson de Georges Brassens interprétée par Rida au début du film qui porte son nom Bancs publics dans le train de banlieue qui amène au terminus : Versailles rive droite. Mais le réalisateur, Bruno Podalydès, montre qu’ils servent à bien d’autres
Cette pause déjeuner est la partie centrale du film, un grand moment de tendresse. A un moment, on voit Mathieu Amalric jouer à l’avion dans le square comme l’avaient fait jadis Denis Podalydès (le frère du réalisateur) et Isabelle Candelier tout nus dans Dieu seul me voit – Versailles Chantier sorti en 1998. Cette allusion au précédent opus versaillais des frères Podalydès est particulièrement émouvante. Finalement, tous leurs films parlent de la même chose, de la solitude que chacun tente de régler avec leurs faibles moyens, très modestes, et cette recherche perpétuelle du bonheur, traitée avec délicatesse et sans pathos nous touche au plus profond.
Dommage que cette troisième partie soit aussi longue, elle casse le rythme des deux premières parties qui étaient très tendres. Cette séquence, purement burlesque, est nettement moins intéressante que les deux premières, très touchantes. Alors, là encore, on s’amuse de voir d’autres grands comédiens y faire allègrement des gaffes : Denis Podalydès, Benoît Poelvorde, Olivier Gourmet…
Heureusement, la séquence finale est un retour à la délicatesse des deux premières parties et c’est un immense bonheur qui s’empare du spectateur. Enfin un film qui fait du bien, c’est rare !
Le cinéma français se porte bien en cette saison des block-busters américains. Cette semaine, on verra le dernier long-métrage d’un autre cinéaste régional : Alain Guillaudie qui filme le Tarn avec tendresse et humour.
En conclusion, précipitez-vous pour voir (à Versailles ou pas) le troisième opus versaillais des frères Poalydès (après Versailles rive gauche et Dieu seul me voit – Versailles Chantier). Un grand moment de bonheur.
Fiche Technique
Sortie : 08 juillet 2009
Avec Denis Podalydès, Samir Guesmi, Josiane Balasko, Catherine Deneuve, Mathieu Amalric, etc.
Genre : comédie
Durée : 110 minutes