Ultimate weapon – Avis +

Résumé de l’éditeur

The first cut is the deepest

Covert operations are what Val Janos is all about. The man is mysterious and sinister, and lethally hot. Only Tamara can understand the strange intensity that drives him to win at all costs – and only she can match it. Val has one weak spot : Imre, the frail old man who befriended him when he was a scared, hungry kid abandoned on the streets of Budapest. But Daddy Novak knows about Imre, and Imre’s head is on the block if Val doesn’t deliver Tam up to Novak’s tender mercies… A white-hot passion explodes when Tam and Val get too close. They both have too much to be afraid of, too much to hide. And now, for the first time, too much to lose…

Avis de Guitou

L’ultimate weapon, l’arme ultime, celle qui sera fatale à la cible, pourrait être l’une de celles qui se cachent dans les bijoux Deadly Beauty que Tamara Steele façonne depuis la véritable forteresse qu’elle habite, non loin du domicile des McCloud. Entre le poison mortel pour lequel il n’existe pas d’antidote, et le vaporisateur qui diffuse un gaz létale instantané, les clientes d’un type assez particulier que Tam rencontre n’ont que l’embarras du choix, même si celle-ci se réserve les modèles dont le facteur de risque est élevé (pour le porteur du bijoux, bien sûr, le facteur de risque de la cible n’étant plus un risque mais une certitude !).

On pourrait tout aussi bien imaginer que l’ultimate weapon est la mystérieuse Tam elle-même, dont nul ne connaît l’identité véritable, ni l’histoire réelle. D’une beauté troublante, elle est aussi froide qu’un glaçon, aussi coupante que la lame affûtée d’un couteau. Sarcastique et dure, elle ne ménage même pas ces diables de McCloud qui ne peuvent s’empêcher de s’inquiéter pour celle qu’ils considèrent comme leur amie en dépit de ses rebuffades. Enfermée dans sa tour d’ivoire sous une fausse identité, protégée par une panoplie de gadgets tous plus dangereux les uns que les autres, c’est une véritable guerrière qui a décidé de s’isoler à la fois pour une simple raison de sécurité (et échapper ainsi aux différents mandats internationaux qui pèsent sur elle, ainsi qu’à ses puissants et terribles ennemis…), mais également pour fuir d’autres démons, plus intimes, plus menaçants encore, qui sont au cœur même de sa psyché.

D’origine Croate, elle a connu l’enfer à l’âge de 16 ans, un enfer peuplé de violence, d’abus moral et physique, de torture, d’avilissement, de mort. Agée aujourd’hui de 32 ans, mère adoptive de la petite Rachel (âgée de 3 ans) qu’elle a sauvée des griffes de trafiquants d’organes (Extreme Danger), elle n’est pas consciente du fait qu’en adoptant cette petite fille, elle a ouvert la brèche et s’expose à des sentiments qu’elle a passé sa vie entière à fuir.

C’est ici qu’intervient Valery Janos, un Hongrois d’origine Roumaine, qui a longtemps travaillé à la solde de Gabor Novak, un mafieux psychopathe à vous donner des cauchemars, et qui n’a qu’une seule obsession : trouver Tam et, avant d’exécuter sa sentence de mort, la soumettre aux tortures nées de son esprit malade, dans le but de lui faire payer la mort de son fils Kurt (Standing in the shadows). Val est lui aussi une ultimate weapon extrêmement perfectionnée dans son genre. Son enfance rivalise avec celle de Tam dans ses aspects les plus sordides : vol, viol, prostitution, drogue… Comme le dira Tam plus tard, « il n’a pas de vanité, pas de fierté, pas d’illusion sur lui-même », pas de faiblesse donc. Seul Imre, un vieil homme compatissant lui a offert une sorte de refuge par intermittence, une affection désintéressée, ainsi qu’une éducation raffinée qui lui permettra de sortir du cloaque de Budapest.

Devenu une sorte de mercenaire au service d’une organisation privée qui l’a « racheté » à Daddy Novak et l’a entraîné à grand frais pour en faire une vraie machine de guerre, Val est bientôt rattrapé par son passé, car la mafia n’oublie jamais ses « enfants ». En effet, Georg Luksch (ancien bras droit de Kurt Novak, aujourd’hui à la tête d’une organisation mafieuse lui aussi) fait appel au PSS (Prime Security Solution), l’organisation de mercenaires pour laquelle Val travaille, pour retrouver Tam dont il est totalement obsédé. Il veut en faire sa compagne, mais à la manière vicieuse du malade pervers qu’il est, et ensuite s’approprier le pouvoir total en éliminant Daddy Novak. Ce dernier, déterminé à mettre la main sur Tam le premier, soumet Val à un odieux chantage au travers de sa seule faiblesse : Imre. Novak missionne donc Val, qui pour sauver Imre, doit séduire Tam avant de la livrer à son tortionnaire.

L’intrigue est complexe et le fait d’avoir lu les épisodes précédents est certainement un avantage, car on connaît déjà bien les personnages et leurs différentes évolutions. Pour autant, on peut considérer qu’il est possible de lire ce tome (le sixième de la série) sans avoir lu les autres. Mais c’est au risque de mal interpréter les enjeux, et d’ignorer totalement la véritable dimension des protagonistes qui ont été mis en présence dès le premier tome. Les fans de la série attendaient l’histoire de Tam avec beaucoup d’impatience, ce qui est compréhensible vu la personnalité extrême de cette héroïne atypique, et le potentiel énorme qu’elle présentait. Il fallait lui associer un être d’exception, capable de rivaliser. Et avec Val, on peut dire que Shannon McKenna lui a concocté un héros aux petits oignons. Du véritable sur-mesure.

Profondément amers et méfiants, solitaires, davantage concernés par la survie que par la vie, on n’imagine pas que ces deux êtres puissent s’adoucir suffisamment pour s’ouvrir aux sentiments. Ils se ressemblent terriblement. Leur corps n’est pour eux qu’un instrument et leur intelligence une ressource. Ils utilisent les deux sans la moindre hésitation, ni le moindre scrupule, que ce soit au service de leurs ambitions personnelles ou au gré des missions qui leur sont assignées. L’idée de l’amour, si elle ne leur colle pas une frousse bleue, ne leur arrache au mieux qu’une grimace sarcastique. Et pourtant, le « cocksucking man whore » et la « robot bitch » vont tous deux connaître les affres d’une passion dévorante qui risque bien de leur être fatale.

L’auteur dépeint avec le talent qu’on lui connaît, un univers marqué par la violence, la folie, le sexe et la perversion. Et au milieu de ce tableau d’une noirceur redoutable, l’unité chaleureuse de la fratrie McCloud apparaît en pointillé, de manière moins intense que dans les précédents volumes. Il est probable que l’auteur a pris le parti d’isoler ses deux héros dans une destinée tragique de laquelle ils devront s’affranchir en ne comptant que sur eux-mêmes. Avec Tam, Shannon McKenna a certainement inventé son héroïne la plus inattendue, la plus intense aussi. Elle signe avec Ultimate Weapon, un des meilleurs romans de la série des frères McCloud, et des livres de cette qualité là, on en redemande.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 426
Editeur : Brava Kensington
Sortie : novembre 2008
Langue : anglais
Prix : 11,20 €