His wicked sins – Avis +

Réumé de l’éditeur

In the quiet hamlet of Yorkshire, the hallowed halls of Burndale School stand…and evil lurks in its dark corners. For a serial killer with a proclivity for blonde women has struck again-this time, murdering two of its teachers. Now everyone is wondering when the killer will seek his next victim…

Elizabeth Canham has accepted a teaching position at the local boarding school in Yorkshire. But her quiet life takes a surprising turn when she meets Griffin Fairfax-the handsome father of one of her pupils. His mesmerizing stare quickly draws her in, and she can’t deny the fierce attraction between them…

Griffin Fairfax appears to be a doting father and gentleman. But one disturbing truth lies at the heart of the murders-all of the victims were intimately connected to him. When Elizabeth discovers this, she wonders if it’s a mere coincidence or if Griffin could be a charming, seductive killer so many women have lost their hearts-and lives-to…

Avis de Callixta

Eve Silver est en train de s’imposer dans un genre de la romance qui n’a pas tellement de représentants, sans doute parce qu’il était tombé en désuétude. En effet, le roman gothique a des caractéristiques précises qui ne cadrent peut-être plus avec les critères en vogue aujourd’hui. Pourtant, il revient dans le sillage du paranormal à cause de sa tendance à utiliser l’étrange et à jouer avec le surnaturel. His wicked sins va même un peu plus loin puisqu’il dérive clairement vers le roman noir et l’horreur.

Elizabeth Canham est une pure héroïne de roman gothique : jeune et désargentée, elle est livrée à elle-même, partie en voyage dans le nord de l’Angleterre pour devenir professeur dans une école de jeunes filles. Elle a terriblement besoin de ce poste pour gagner un peu d’argent, sa famille étant réduite à la pauvreté. Elizabeth est très anxieuse puisqu’elle ne sait pas où elle se rend et qu’elle dissimule ses diverses phobies. Elle est terrorisée par la foule, a peur du noir et ne supporte pas les espaces confinés. En arrivant, elle rencontre un homme qui lui fait une forte impression, Griffin Fairfax. Ce très bel homme est voisin de l’école et elle le découvre bientôt en est un généreux donateur et il y a placé sa très étrange petite fille.

Le cadre est en place : un lieu inquiétant et isolé dans lequel deux jeunes femmes sont déjà mortes, un homme beau mais très mystérieux autour duquel flotte un parfum de meurtre, des personnages secondaires peu sympathiques.

En même temps que se déroule l’histoire d’Elizabeth, certains chapitres concernent un meurtre terrible qui s’est déroulé quinze ans auparavant et dont on devine rapidement le lien avec Elizabeth et l’école. D’autres encore sont consacrés au meurtrier et à ses sombres pensées.

On a donc affaire à un roman policier qui se déroule en 1828. Il y a même un serial killer, d’anciennes victimes et de nouvelles potentielles. Cette intrigue n’est pas très compliquée. On devine aisément les points communs des différents personnages même si le nom du coupable est dissimulé jusqu’au bout. Tout l’intérêt repose surtout dans les liens qui unissent toutes ces personnes et l’ambiguïté qui règne autour d’elles. Eve Silver passe de longs moments à décrire la montée de l’angoisse et de l’horreur puisqu’on devine bien qu’il y aura de nouvelles victimes mais on ne sait pas quand ni qui. Elle ne lésine pas sur des descriptions en noir et rouge : des nuits inquiétantes et ensanglantées. Si vous choisissez un roman historique pour ne pas découvrir des histoires de meurtres, ne lisez pas ce livre ! Il y a beaucoup de violence, un tueur en série et des victimes.

L’intrigue très usée du serial killer dans le roman policier contemporain est relancée par sa situation dans un passé alors qu’il n’existait pas de test ADN, de profilage et presque pas de policiers capables d’enquêter. Et encore une fois, c’est surtout l’effet de cette affaire sur Elizabeth et Griffin qui est mise en avant.

Eve Silver a incontestablement du talent et sait parfaitement mettre en avant des héros attachants, entre mystère et vulnérabilité. Elizabeth est une courageuse jeune femme traumatisée lors de son enfance et qui fait tout pour cacher et dépasser ses peurs irrationnelles. Griffin est l’archétype du héros sombre et torturé par un drame et sur qui planent trop de soupçons. Sa petite fille constitue un personnage secondaire attachant même si elle est un peu banale : elle est muette depuis la mort de sa mère et nous apprendrons pourquoi à la fin du roman.

Eve Silver tisse l’écheveau de ses différentes intrigues avec habileté pour finalement nous faire apparaître un tableau complet à la fin du livre. Tout prend alors sa place et son sens. Si ce n’est pas une révélation extraordinaire c’est tout de même bien pensé.

Personnellement, j’aime beaucoup ce style mais il faut bien reconnaître qu’il peut se révéler totalement hermétique à celles qui n’aiment pas ces ambiances sombres et inquiétantes. Il peut aussi susciter un certain agacement devant le style de l’auteur qui prend son temps pour décrire les faits et les personnes, faisant ainsi monter lentement la pression.

Eve Silver est un auteur cependant assez originale pour être découverte surtout dans un paysage de romance historique qui a du mal à échapper à la Régence vraiment rebattue.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 352 pages
Editeur : Zebra
Sortie : septembre 2008
Langue : anglais
Prix : 4,71 €