Des jours meilleurs – Avis +

film français de Elsa Bennett et Hippolyte Dard (2025)

Présentation officielle

A la suite d’un accident de voiture, Suzanne perd la garde de ses trois enfants. Elle n’a plus le choix et doit se soigner dans un centre pour alcooliques. A peine arrivée, elle y rencontre Alice et Diane, deux femmes au caractère bien trempé…

Denis, éducateur sportif, va tenter de les réunir autour du même objectif : participer au rallye des Dunes dans le désert marocain. Il devra s’armer de beaucoup de patience et de pédagogie pour préparer cet improbable équipage à atteindre son objectif.

Avis de Valérie

Un deuil dont Suzanne ne se remet pas pousse cette mère solo à noyer sa douleur dans l’alcool. De petites lâchetés en abandons complets, elle perd pied dans sa consommation. Le jour où elle oublie de serrer le frein à main de sa voiture, ses trois enfants à l’intérieur, c’est la catastrophe. Les services sociaux interviennent : les enfants sont placés chez leur grand-mère paternelle, tandis que Suzanne se voit imposer une obligation de soin. Une mesure qui peut paraître infantilisante, mais qui constitue sa dernière chance de retrouver un quotidien vivable.

Elle intègre alors un centre médicalisé spécialisé dans le traitement de l’addiction. Toutes les femmes présentes luttent contre un mal bien plus profond que le simple plaisir de l’oubli. L’une d’elles affirme d’ailleurs : « Ce n’est pas pour le bon goût de l’alcool qu’on boit… » Suzanne, si elle est motivée, ne sait plus comment gérer sa peine ni son anxiété. D’autres fuient leurs remords, un alcoolisme familial précoce qui les a conditionnées, ou une pulsion de fuite en avant que rien n’a su arrêter.

Tout l’intérêt du film réside dans sa capacité à aborder un sujet grave avec chaleur, humour et bienveillance. Contrairement à ce qu’on voit souvent, l’addiction y est traitée avec justesse, sans pathos ni facilité. La réussite du film repose en grande partie sur le talent des actrices – et elles sont remarquables. Mention spéciale à Valérie Bonneton, qui donne à son personnage une humanité bouleversante, faite de faiblesse et de courage face à une maladie plus forte qu’elle. Et également grâce à un scénario simple mais bien maîtrisé. On ne s’ennuie pas.

Sans verser dans le drame, ce long-métrage offre une galerie de portraits féminins touchants, et aborde avec une rare sensibilité – et une vraie touche d’humour – une maladie souvent minimisée chez les femmes.


Fiche technique

Sortie : 23 avril 2025
Durée : 104 minutes
Genre : comédie dramatique
Avec Valérie Bonneton, Michèle Laroque, Sabrina Ouazani